Why blog?
vendredi XXVIII novembre MMVIIIJ'arrive après la guerre et répond tardivement à cette invitation courtoise (lien) à expliquer le pourquoi dudit blog. Par contre, je ne fais pas suivre la chaîne, parce que je n'ai pas de lecteurs réguliers qui me semblent ne pas l'avoir déjà reçu.
J'utilise internet depuis de nombreuses années. Au départ, même l'internet anglophone était petit - je ne parle même pas de la poignée de sites français perdus là dans le vide cosmique. On choisissait un thème, comme un style de musique particulier, et on avait vite fait le tour du monde. C'était comme faire de l'histoire ancienne : le problème consistait avant tout à trouver des sources.
Puis se sont développés les forums de discussion, notamment feu ceux de Télérama.fr. Sympathique moyen de communication que j'ai abondamment utilisé et que j'utilise encore.
J'ai toutefois ressenti, à un moment donné, l'envie de garder des traces de ma prose, de produire des courts textes plus élaborés que des réponses perdues dans des fils de discussion sans fin et inabordables pour le badaud. J'ai donc bricolé un petit site me permettant de régulièrement poster des articles.
Et un jour, je me suis aperçu qu'existaient même, désormais, des plate-formes pour ce faire, et qu'on appelait ça un « blog », contraction de web log je ne vous apprend rien, le log étant à la base un fichier dans lequel un programme stocke les messages relatifs à son fonctionnement (`cat /var/log/messages` pour les utilisateurs d'UNIX, par exemple). On en était déjà arrivé à l'histoire contemporaine, où il s'agit plus de parvenir à trier et assimiler ses sources qu'à les chercher.
J'en ai déduis que j'étais devenu moi-même, à mon insu, un « bloggueur ». Et j'ai, dans la foulée, crée ce blog ci, en 2004, en m'assurant un relatif anonymat (auquel je n'avais guère prêté attention sur le précédent) avec dans l'idée d'en faire un exercice d'écriture régulier m'imposant de mettre en forme des idées trottant dans ma tête au regard de l'actualité, avec dans l'idée d'humblement suivre l'exemple proposé par Alain Finkielkraut : « remplacer l'éternelle question : "Qu'est-ce que... ?" par l'inlassable question : "Qu'est-ce qui se passe ? [...] Ne pas prendre l'information pour le fait ni non plus l'information embarrassante pour une construction malveillante [...] Placer les idées générales sous la surveillance des cas particuliers [...] Renoncer, pour interroger les évènements, au désir de surplomber une fois pour toute l'histoire » (lien).