Un diable dans la glotte ?

« Derrière un ballon de riesling moitié-vide moitié-plein, naviguons d'une digression à l'autre, devisons de l'actualité judiciaire, politique, culturelle ou tout simplement et largement sociale... en tentant d'échapper aux sentiers balisés de la bien-pensance, sans s'interdire de remarquer qu'on peut aussi aisément être le bien-pensant d'un autre. »

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À la recherche du présent perdu (dans la campagne présidentielle)

dimanche XV avril MMVII

Que dire sinon qu'alors que l'actualité nous y invite, il n'y a absolument aucune réflexion de fond proposée par les candidats à la présidence de la République en matière de sécurité et de justice.

Sophie Gravaud (lien), Reynald Caron (lien), deux noms qui marquent cruellement l'incapacité actuelle de notre société à se protéger. Dans un cas, le mis en cause était déjà mis en examen dans une affaire criminelle. Dans le second, on assiste à une répétition d'une scène cent fois déjà vécue en France (gare du Nord, manifs anti-CPE, etc), où des bandes sèment le chaos.

Et pourtant, nulle réponse ne vient. On se dit attristé, sans plus.

Certains se taisent, ne voulant pas donner une tournure électoraliste à ces drames, ne pas donner l'impression d'exploiter le tragique. C'est tout à leur honneur. On a raison aussi de rester prudent, d'attendre que les faits soient jugés par les juridictions compétentes, avant d'être trop catégorique.

Le silence trouble, néanmoins. Le silence fait tâche, alors qu'on juge Pierre Bodein, le criminel multirédiviste condamné en 1996 à 28 ans de réclusion (réduits à 20 par la cour de cassation) libéré en 2004, 8 ans après, qui tue et viole à nouveau dès sa sortie (lien). Le silence devient ignoble, lorsqu'on apprend que Majdi Bejaoui, déjà accusé de viol avec une violence gravissime à l'encontre d'une mineure, accablé pour ce fait par une preuve matérielle (prélèvement ADN sur la victime) démontant sa défense (le déni) mais néanmoins laissé en liberté, réitère un viol avec le même type de violences (« il accoste une ­jeune femme dans une rue du XVIIIe arrondissement de Paris et lui demande une cigarette. Puis, il la suit dans le hall de son immeuble. Il l'agrippe alors par les cheveux, la roue de coups à l'aide d'une arme de poing et l'entraîne au deuxième étage de l'immeuble où il abuse d'elle [...] Il y avait du sang à tous les étages... Avec la mâchoire et le nez brisés, la victime était méconnaissable », lien).

Est-ce que des « plus juste la France sera plus forte » (lien) et des « ensemble tout devient possible » (lien) peuvent palier au silence assourdissant qui entourent ces faits qui n'étaient pas imprévisibles, ces faits qui s'inscrivent dans un cheminement qui ne devrait pas être inéluctable ?

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« 21 avril, Un attroupement et du « désamour »   

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