Un diable dans la glotte ?

« Derrière un ballon de riesling moitié-vide moitié-plein, naviguons d'une digression à l'autre, devisons de l'actualité judiciaire, politique, culturelle ou tout simplement et largement sociale... en tentant d'échapper aux sentiers balisés de la bien-pensance, sans s'interdire de remarquer qu'on peut aussi aisément être le bien-pensant d'un autre. »

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Un vieux briscard, un rapport et une dépêche

samedi IX décembre MMVI

Ce bon vieux briscard de Jean-Pierre Mignard ne tarit pas d'éloges sur le rapport de l'IGS portant sur l'affaire des délinquants qui se sont tués en entrant illégalement dans un transformateur EDF après avoir refusé d'obéir, alors que la loi le leur imposait, aux réquisitions d'agents de la force publique. Ce rapport est « une enquête remarquablement faite » (lien, AP 7 décembre 2006, 13h05). Des éloges qui pourtant l'amènent à contester un « formellement » un point du rapport sans qu'on sache bien au nom de quoi.

Je n'en dirais rien de plus que je n'ai déjà dit les propos de Me Mignard, grand ami des candidats socialistes actuels pour qui le jet de projectile sur un véhicule de police est un fait dérisoire (lien). Je ne dirais rien de plus non plus sur les éléments factuels, mon point de vue n'a pas changé depuis le 6 novembre 2005 : même en se basant sur la version des délinquants, je ne vois pas matière à mettre en cause les fonctionnaires de police impliqués dans les faits (lien).

Ce qui attire mon attention dans la dépêche AP, c'est sa conclusion : « La mort des deux mineurs avait déclenché les premiers troubles dans les banlieues. Ou plutôt les réactions à ce double décès, car politiques et policiers avaient immédiatement affirmé que les jeunes étaient des délinquants, connus des services de police, qui avaient fui à l'approche d'une patrouille. Pendant plusieurs jours, policiers et ministère de l'Intérieur avaient contesté l'existence d'une course-poursuite qui s'est achevée aux abords du transformateur EDF. ».

Et d'où tire le journaliste de l'AP la preuve manifeste que les émeutes auraient été causées par les réactions à ce double décès ? De quelle galaxie nous arrive ce « ou plutôt » ? De nulle part. Rien, absolument rien, dans la dépêche n'appuie cette affirmation gratuite et péremptoire qu'on ne tardera pas retrouver dans le reste de la presse écrite, si friande de quasi copié-collé de dépêches AFP, AP et Reuters qu'elle ne comprend pas la baisse de ses propres ventes.

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« 10 décembre, Le bon goût de l'interdit en France 24h/24   

    7 décembre, Après l'humiliation de la défaite, le ridicule du mauvais perdant »

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