Un diable dans la glotte ?

« Derrière un ballon de riesling moitié-vide moitié-plein, naviguons d'une digression à l'autre, devisons de l'actualité judiciaire, politique, culturelle ou tout simplement et largement sociale... en tentant d'échapper aux sentiers balisés de la bien-pensance, sans s'interdire de remarquer qu'on peut aussi aisément être le bien-pensant d'un autre. »

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Des restrictions du fichage : cas pratique

lundi IV août MMVIII

Je l'évoquais récemment, le fichage, et tout ce qu'on pense pouvoir y rapprocher, n'a pas bonne presse en France (lien lien). On signe des pétitions et on construit des scenarii catastrophe. On se laisse croire qu'on vit dans un état sécuritaire, sans même avoir démontré qu'il est ne serait-ce que sécurisé.

Mais, parfois, l'actualité, aussi tragique soit elle, nous donne de la matière pour mieux appréhender l'intérêt du fichage.

Ainsi, a été arrêté, en situation de flagrance, un quadragénaire de la banlieue périgourdine pour avoir enlevé, séquestré et violé une fillette de 12 ans. Il « s'agit d'un homme d'origine algérienne, né en 1964, inconnu jusqu'alors pour des délits ou des crimes à caractère sexuel, mais déjà mis en cause pour vols, et pour des faits anciens d'infraction à la législation sur les étrangers » (lien).

Question périphérique, on peut s'interroger sur les conditions de la régularisation du séjour sur le territoire de la République d'un auteur de vols - d'un délinquant. Cela peut s'expliquer par son état sanitaire, car, apprend-on, « il vit seul d'une pension d'invalidité » (Ibidem), sans toutefois se justifier pleinement.

Mais la question en rapport avec le fichage est la suivante : aurions-nous du nous priver de remplir son profil génétique dans le Fichier National Automatisé des Empreintes Génétiques (FNAEG) à l'occasion des infractions commises précédemment ? A l'origine, le FNAEG ne devait servir qu'à ficher les délinquants et criminels sexuels, afin d'améliorer les moyens d'investigation contre ce type de criminalité. Mais, sachant que de nombreux auteurs de crimes et délits de cette nature sont également auteurs d'autres crimes et délits (de Bruno Cholet à Guy Georges), est-ce réellement une dérive de ficher les auteurs de crimes et délits d'autre nature, ou est-ce que cela tombe sous le sens ?

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« 21 août, Marteau et faucille à la conquête de l'Olympe   

   24 juillet, La manifestation de la vérité, une option à la discrétion du procureur de la République ? »

1.

je te souhaite de ne jamais être suspect dans une affaire ou même témoins (on sait pas toujours qui est le coupable avec les OPJ), tu auras moins envie de dire que tous délits mérite fichage.
exemple type un gamin de 10 ans qui vole des bombons dans un hyper marché, réponse type, appelle de la police, on fiche ce jeune voyou future multi récdiviste, violeur et assassin à n'en pas douter, fichons aussi le père et la mère qui sont responsable pénalement, finalement fichons tout le monde, c'est juste couteux et contre productif.

Posté le 25.08.2008 à 23h22 par Anonyme téméraire

2.

Sans vouloir paraître vexant, j'ai l'impression que votre vision des suites d'un vol à l'étalage est quelque peu à des milliers d'encablures de la réalité.
Connaissez vous ne serait-ce qu'un seul et unique cas d'un gamin ayant volé des bonbons qui aurait eut à en pâtir par la suite ?

Quant à ce que vous dites de la position de témoin, je dirais qu'il est logique qu'elle soit difficile, tout comme celle de plaignant, même si j'admets que dans le fond c'est cruel. Dans la plupart des affaires pénales, des versions contradictoires s'opposent. Ceux qui concourent à la procédures, magistrats, OPJ, APJ, doivent décortiquer les contradictions, déterminer le probable, le plausible, l'improbable. Ca signifie parfois poser des questions très incommodantes à l'ensemble des concernés, même aux victimes, car si le passé des victimes est déjà joué, l'avenir des mis en cause se joue. On ne sort pas indemne d'une procédure pénale, peu importe le rôle qu'on y joue, mais le poids subi dépend de son implication. C'est triste mais la justice serait drôlement expéditive si elle n'examinait pas avec circonspection l'ensemble des pièces versées à la procédure, y compris les témoignages à charge.

PS : J'ai déjà été entendu en tant que mis en cause/témoin (la frontière est parfois étroite) dans une procédure pénale. Je conçois que le fait d'être convoqué n'est pas un sentiment agréable, en particulier lorsqu'on estime n'avoir fait que son devoir. Mais il ne suffit pas de s'estimer dans son bon droit, il faut encore l'expliquer, encore faut-il que cela soit déterminé. Et on ne détermine pas cela sans heurts.


Posté le 26.08.2008 à 14h12 par Enclume des Nuits (auteur du blog)

3. Vous abordez des questions très sérieuses

Mais c'est quoi cette caricature ! On dirait presque une plaisanterie, puis on se rend compte que tu défends vraiment le morceau avec conviction.
Je te souhaites d'aller mieux, courage tu remontera la pente, tout n'est pas perdu m'sieur Riesling.

Posté le 26.08.2008 à 16h31 par BesserdiskretbleibenvorderKrankheit

4.

BesserdiskretbleibenvorderKrankheit, voici un exemple « plaisanterie » de plus. A vous de voir si ça vous amuse.

« Ce marchand de journaux à Paris a été confondu par ses empreintes génétiques, relevées à l'occasion d'une arrestation pour conduite en état d'ivresse.

La Cour d’assises du Val-de-Marne juge à partir de demain un marchand de journaux parisien de 34 ans accusé de six viols et d’une tentative de viol commis en 2004 et 2005, à Paris et en région parisienne, et qui a été confondu par son empreinte génétique.

Marc Labourel, qui a reconnu les faits, tentant de les justifier par une consommation d’alcool excessive, a été arrêté le 15 octobre 2005.

Le fichier national automatisé des empreintes génétiques (FNAEG) venait d’établir que son ADN, relevé en novembre 2004 alors qu’il avait été arrêté pour conduite en état d’ivresse, correspondait à celui laissé par l’agresseur de plusieurs jeunes femmes.

L’accusé comparaît pour six viols et une tentative de viol commis entre le 25 avril 2004 et le 12 juillet 2005, à Paris, Gentilly (Val-de-Marne) et Montrouge (Hauts-de-Seine). Mais, après son arrestation, il avait évoqué d’autres viols dont les victimes n’ont pas pu être identifiées.

Il se servait souvent d’un chiffon blanc pour réduire au silence ses victimes, dont la plus jeune avait 16 ans et la plus âgée 36 ans. Il les agressait dans la rue en fin de nuit ou au petit matin après les avoir parfois suivies.

Marchand de journaux dans le XIVe arrondissement de Paris, Marc Labourel a tenté de justifier les agressions par sa consommation excessive d’alcool à l’occasion de fréquentes sorties nocturnes. Il avait d’ailleurs été condamné à huit mois de prison avec sursis pour conduite en état d’ivresse, délit de fuite et blessures involontaires en novembre 2004, à une période où il venait de commettre trois viols en l’espace de 13 jours.

Mais les experts qui l’ont examiné ont souligné la dimension perverse de sa personnalité. Pour eux, l’alcool n’a fait que faciliter le passage à l’acte."

Source : AFP (7 septembre 2008) »

Posté le 8.09.2008 à 15h46 par Enclume des Nuits (auteur du blog)
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