Un diable dans la glotte ?

« Derrière un ballon de riesling moitié-vide moitié-plein, naviguons d'une digression à l'autre, devisons de l'actualité judiciaire, politique, culturelle ou tout simplement et largement sociale... en tentant d'échapper aux sentiers balisés de la bien-pensance, sans s'interdire de remarquer qu'on peut aussi aisément être le bien-pensant d'un autre. »

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Publicité et investigations du premier avril

mardi I avril MMVIII

La publicité ne manque pas toujours de saveur. Et GoogleAds (lien) n'est pas en reste.

En voici une franche et directe : lien

Le commerçant a ciblé sa clientèle, il a choisi un segment de marché, il tape dans le mille.

Et le placement contextuel opéré par GoogleAds est des plus savoureux : lien

Je vous laisse apprécier et, une fois n'est pas coutume, vous invite à lire les informations de Me Eolas sur le sujet lien


Mais revenons à nos moutons, car de moutons il s'agit.

Nous sommes en période de grève de lycéens. Grève de lycéens, le concept est toujours amusant, si l'on considère comme Wikipédia que « La grève est depuis le XIXe siècle une action collective consistant en une cessation concertée du travail par les salariés d'une entreprise, d'un secteur économique, d'une catégorie professionnelle ou par extension de tout autre personne productive, souvent à l'initiative de syndicats. Cette action vise à appuyer les revendications des salariés en faisant pression sur les supérieurs hiérarchiques ou l'employeur (chef d'entreprise ou patron), par la perte de production que la cessation de travail entraîne. Il s'agit d'une épreuve de force, le travailleur n'étant pas rémunéré, pendant que l'employeur perd de l'argent ». Le concept est amusant, disais-je, puisque, de toute évidence, l'épreuve ne demande aucune force car elle ne coûte rien aux deux parties concernées, en tout cas à court terme et individuellement.

Un tour d'horizon sur le net permet d'apprendre que des policiers se sont comportés de manière scandaleuse samedi dernier à Gagny (93). Si l'on en croit le professeur suivant lien , qui doit avoir des côtes cassées mais qui ne semble pas particulièrement affecté par la douleur, des policiers auraient frappés des lycéens qui manifestaient pacifiquement, sans provoquer personne, le plus respectueusement possible. Lui-même aurait été frappé alors qu'il invitait gentiment les lycéens pacifistes à rentrer dans l'établissement.

L'Humanité (suivi ou précédé de rue89) se fend d'un article très bien renseigné lien nous apprenant en substance que les policiers de la « brigade de sécurité départementale » ont « chargé avec une violence extrême », le tout « sans aucune sommation ». Selon l'article, les « les élèves étaient calmes. Aucun jeune venu de l'extérieur n'est allé provoquer les policiers ». Le proviseur du lycée est cité : « à mes yeux, les élèves qui organisaient ce blocus ne faisaient qu'apprendre leur métier de citoyen, apprendre la démocratie ».

Bien, nous avons donc un chef d'établissement scolaire qui considère que la démocratie consiste à bloquer les issues d'un établissement scolaire, c'est-à-dire à empêcher les allées et venues, par conséquent à empêcher la tenue des cours. Voilà un sacré démocrate, réservé dans ses déclarations comme l'impose les règles de la fonction publique.

Mieux, nous avons donc en Seine-Saint-Denis des « brigades de sécurité départementale ». C'est un scoop, vous n'en entendrez parler nulle part ailleurs ; et pour cause, puisque cette brigade n'existe pas (il existe bien une « compagnie départementale d'intervention » et existera bientôt une « compagnie de sécurisation », mais nulle « brigade de sécurité départementale »). C'est à ce genre de détails qu'on mesure la précision des investigations de certains journalistes. Incapable de citer proprement le service intervenant, on a idée que l'Huma a, sans doute, demandé aux deux parties en cause leur version des faits.

L'apogée cocasse consiste ensuite à regarder une vidéo des faits lien où l'on entend à de nombreuses reprises des formules polies et non provocantes telles que « fils de pute » adressées aux policiers... Et où l'on voit notre ami professeur de lettre plus haut, venir faire face aux policiers.

Les gens ont l'esprit à la farce, ça doit être l'effet 1er avril.

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«  4 avril, Bonnes intentions et attributions   

   11 mars, Prendre les enfants du bon dieu pour du canard sauvage »

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