Un diable dans la glotte ?

« Derrière un ballon de riesling moitié-vide moitié-plein, naviguons d'une digression à l'autre, devisons de l'actualité judiciaire, politique, culturelle ou tout simplement et largement sociale... en tentant d'échapper aux sentiers balisés de la bien-pensance, sans s'interdire de remarquer qu'on peut aussi aisément être le bien-pensant d'un autre. »

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Les inquiétudes des sociologues modernes

mardi IV mars MMVIII

Je me promène de temps à autre sur le blog du groupe « claris », un groupe de sociologues gravitant autour de Laurent Mucchielli (lien) focalisé sur les questions d'insécurités, généralement animé par une volonté de s'affirmer anti-sécuritaire. J'ai parfois tenté de poster un ou deux commentaires là-bas, mais il apparaît que les commentaires ne sont pas les bienvenus puisqu'aucun n'a été publié. C'est bien curieux, car bien des choses sur ce blog appellent à commentaire ; un blog se voulant au-delà des simples affirmations et dans l'analyse peut-il consister en un monologue à plusieurs voix ?

Ainsi, le dernier billet en date, intitulé « fichage municipal des élèves » (lien), évoque « l'article 12 de la loi de prévention de la délinquance du 5 mars 2007 prévoya[nt] la possibilité pour le maire de mettre en place un fichier des enfants en âge scolaire domiciliés dans sa commune », nous dit que son décret d'application « apporte un certain quelques précisions mais suscite surtout nombre d'inquiétudes ». L'auteur nous délivre en vrac ces précisions, mais ne démontre en rien leur caractère inquiétant. On apprend ainsi qu' « il ouvre clairement le choix au maire en cas d'absentéisme scolaire de mettre en œuvre des mesures municipales d'accompagnement parental ou de saisir le Conseil général pour qu'un contrat de responsabilité parentale soit établi [, dont] le non-respect [...] par la famille peut enclencher in fine une suspension des prestations familiales, une tutelle aux prestations et même des poursuites pénales. ». On apprend que doivent être collecté dans ce fichier diverses informations telles que le lieu de naissance de l'élève concerné, plusieurs détails concernant sa filiation, qui sont de toute façon normalement déjà connus de l'école. Quant aux destinataires de ce fichier, il s'agit de la plupart des intervenants municipaux, départementaux, ayant trait à l'éducation, à l'exclusion de tout intervenant ayant une attribution judiciaire. En somme, il existe à présent un fichier permettant aux services sociaux de maintenir un lien avec les parents d'enfants en déroute, si nécessaire en jouant sur les allocations comme une carotte.

C'est pour le sociologue de service un sujet d'inquiétude. On aimerait savoir en quoi. Qu'on soit d'accord ou pas avec cette approche, ce rôle donné aux services sociaux, est sujet à débat. Mais le débat se nourrit d'argument, et non pas de postulats. Qui joue sur les peurs, qui fantasme, au point d'implicitement suggérer qu'il faudrait avoir une méfiance, défiance, a priori, des services sociaux ?

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«  5 mars, De l'intérêt de faire de la publicité des audiences une réalité contemporaine   

    3 février, Un camouflet pour un mouflet ? »

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