Un diable dans la glotte ?

« Derrière un ballon de riesling moitié-vide moitié-plein, naviguons d'une digression à l'autre, devisons de l'actualité judiciaire, politique, culturelle ou tout simplement et largement sociale... en tentant d'échapper aux sentiers balisés de la bien-pensance, sans s'interdire de remarquer qu'on peut aussi aisément être le bien-pensant d'un autre. »

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Un camouflet pour un mouflet ?

dimanche III février MMVIII

Vous avez sans doute entendu parler de cette affaire qui se serait produite dans le nord, près de Maubeuge, où « José, un professeur de technologie, [est] renvoyé devant la justice fin mars [CRPC] pour avoir infligé une gifle à un élève qui l'avait insulté ». Dans les faits, « l'élève a[urait] traité son aîné de "connard" après que le professeur eut jeté ses affaires par terre » ; le père de l'élève, gendarme, aurait ensuite déposé plainte, plainte suivie d'une garde à vue de l'enseignant. « C'était un geste réflexe, impulsif. C'est la première fois en trente ans de carrière que l'on me traitait ainsi », s'est justifie l'enseignant (lien).

Je ne commenterais par les faits, bien d'autres l'ont fait avant moi. Que le père de l'enfant, gendarme, ait désiré des explications soit. Qu'il lui ait semblé justifié de déposer de plainte pour une simple gifle, voilà qui semble plus étonnant. Qu'un placement en garde à vue ait été estimé nécessaire, voilà qui semble très curieux. Le tout donne l'impression d'un manque de mesure.

Mais nous ne connaissons pas toutes les subtilités locales. Et c'est parfois dans les détails ignorés que s'explique la démesure.

Le plaignant est gendarme. Cela aurait du, dit-on, le placer du côté de l'autorité, lui faire adopter une attitude telle que celle que monsieur Bilger aurait imaginé adopter en pareilles circonstances (lien).

À mes yeux, pourtant, ce n'est pas si limpide. Ce n'est pas tout à fait comme s'il était douteux qu'une partie du milieu enseignant français embrasse une hostilité de principe vis à vis des forces de l'ordre. Ce n'est pas comme si certains enseignants n'étaient pas les premiers à ne jurer que par les acronymes CNDS et IGPN dès lors qu'un marmot leur déclare avoir reçu une giroflée de la part d'un membre des forces de l'ordre.

Si le prévenu est de cette catégorie d'enseignants, alors ne serait-ce pas qu'un juste retour de bâton de notre tendance générale à déconsidérer l'autorité et à se soucier des droits, plutôt que des devoirs, de ceux n'étant pas, en les circonstances, en position d'autorité (l'élève, le délinquant, etc) ? Et, dans un tel cas de figure, la démesure qui semble teinter l'ensemble de la procédure ne serait-elle pas que mise en oeuvre, à son détriment, de l'idéologie entretenue et développée par cette catégorie d'enseignants ?

Lorsqu'un fait parait étrange, son explication se trouve parfois dans les détails qu'on a omis de nous narrer.

(NB : Tout ceci n'est qu'hypothétique, mais cela vaut sans doute bien les jugements très arrêtés que je lis ci et là)

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«  4 mars, Les inquiétudes des sociologues modernes   

   28 janvier, L'antiracisme comme bolchévisme du XXIème siècle, l'exemple de Paul Moreira »

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