Un diable dans la glotte ?

« Derrière un ballon de riesling moitié-vide moitié-plein, naviguons d'une digression à l'autre, devisons de l'actualité judiciaire, politique, culturelle ou tout simplement et largement sociale... en tentant d'échapper aux sentiers balisés de la bien-pensance, sans s'interdire de remarquer qu'on peut aussi aisément être le bien-pensant d'un autre. »

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L'Oréal fait de la discrimination ethnique et l'assume

vendredi XIII juillet MMVII

C'est le titre d'un article du Monde, à ceci près que le terme « ethnique » est dans la version originale à remplacer par « positive ».

« Nous [L'Oréal] employons en France plus de 40 nationalités. En 2006, nous avons recruté 423 cadres et une centaine était d'origine étrangère. La loi nous interdit de compter le nombre de personnes issues de la diversité soit par le nom, soit par le lieu de résidence. Mais aujourd'hui, lorsque nous rencontrons un candidat qui a un prénom d'origine étrangère, il a plus de chance d'être recruté que celui qui porte un prénom français de souche » nous dit Jean-Paul Agon, PDG de L'Oréal (lien).

Ce racisme revendiqué repose sur des arguments tels que le suivant : « A partir du moment où, pour une catégorie de la population, il est plus difficile d'accéder à certains postes, il faut faire preuve de volontarisme ». Que dire sinon que selon les dires de Jean-Paul Agon, pour une catégorie de la population, les « français de souche », il est plus difficile d'accéder à certains postes au sein de son entreprise.

La HALDE se félicitera t-elle de cette logique raciste ?

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« 23 juillet, Calme plat ?   

   11 juillet, Le cache-misère »

1.

douce france, doux pays de mon enfance...

Posté le 19.07.2007 à 8h30 par pépito

2.

Mais que pensez-vous du racisme dit "ordinaire", à savoir celui qui frappe les noirs ou basanés à l'embauche, au contrôle de police, à l'accès au logement ou à l'entrée dans les discothèques ?
Que proposez-vous pour lutter à son encontre ?

Posté le 20.07.2007 à 19h33 par Passage

3.

Passage,

Je crois qu'il y a déjà trop de problèmes d'embauche et de logement pour que l'on puisse segmenter les problèmes qui y sont relatifs (et qui touchent aussi : les vieux, les jeunes, les handicapés, les pauvres, etc).
Je crois qu'une telle segmentation ne saurait résoudre les problèmes dans leurs fondements mais tout simplement éloigner un peu plus les citoyens les uns des autres.

Posté le 21.07.2007 à 21h59 par Anonyme courageux

4.

Il est notable que vous mettez sur le même plan les discriminations afférentes au racisme "ordinaire" avec les situations du même type liées à la vieillesse, au handicap ou à la fortune.
Pour vous, cela met donc en jeu les mêmes valeurs ?

Posté le 22.07.2007 à 9h16 par Passage.

5.

Le handicap, l'âge, parfois la fortune, ne sont correspondent pas à des choix, pas plus que la couleur de peau. Je pense qu'on peut donc à fait comparer ces choses là.

L'important n'est pas de savoir si refuser un emploi à un homme parce qu'il est vieux, et qu'on en déduit qu'il sera incapable de s'adapter à la structure, est plus ou moins louable que de refuser cet emploi à un homme parce qu'il est de culture immigrée, et qu'on en déduit qu'il sera incapable de s'intégrer à la structure.

L'important est le fait que nous sommes dans une situation où il est trop facile pour certains de faire leur shopping parmi les chercheurs d'emplois, les chercheurs de domicile, etc. Permettre à une poignée de jeunes, de vieux, de s'affranchir des embarras qui restent d'actualité pour tous les autres, parce que l'on corrige une conséquence du manque, au lieu de corriger le manque, est profondement injuste pour les autres.

Ainsi, quand le PDG d'une grande entreprise nous dit qu' « un candidat qui a un prénom d'origine étrangère [...] a plus de chance d'être recruté que celui qui porte un prénom français de souche », il dit en clair que les vieux, les handicapés, etc, peuvent moisir, ils sont secondaires. Il dit aussi que les gens qui viennent de zones urbaines défavorisées ne l'intéressent que s'ils appartiennent à un groupe ethnique précis.
Car là est la supercherie de la discrimination positive : on en revient toujours à une forme de racisme. Même si on dit que les critères sont avant tout sociaux, on en arrive vite à parler de prénom d'origine étrangère, donc d'ethnie.

Pour conclure, je considère pas qu'instituer une forme de racisme puisse correspondre à une forme de lutte contre le racisme.

Posté le 22.07.2007 à 12h13 par Anonyme courageux

6.

Vous critiquez la discrimination positive.
Comme d'autres, je suppose, je l'avais très bien compris depuis le début.
Pour autant, je ne comprends pas pourquoi vous rajoutez une "louche" sur ce thème alors que ce n'est pas la question que je me suis permis de vous poser.
Mais peut-être ne souhaitez-vous pas répondre de manière claire ou sans ambiguïté. Cela est votre droit. Mais n'essayez cependant pas d'évacuer le débat..., si vous le souhaitez vraiment.


Posté le 24.07.2007 à 13h41 par Passage

7.

Si mon dernier commentaire ne répond pas à votre question, c'est donc que j'ai du mal la comprendre. Pouvez-vous la reformuler ?

Posté le 24.07.2007 à 22h46 par Anonyme courageux

8. Québec veut encourager les Noirs à se lancer en affaires

« Devant le faible taux d'entrepreneurs au sein de la communauté noire, le gouvernement du Québec a annoncé hier un investissement de 2,7 millions de dollars en trois ans afin de favoriser l'entrepreneuriat chez les Noirs. Selon des statistiques de 2001, 3 % de personnes de race noire sur une population de 150 000 au Québec sont actuellement des entrepreneurs, contre 6 % de Québécois de race blanche, et plus de 4 % sont des travailleurs autonomes, contre 10,1 % de Québécois blancs.

L'annonce faite par les ministres de l'Immigration, Yolande James, et du Développement économique, de l'Innovation et de l'Exportation, Raymond Bachand, porte sur quatre axes principaux. Préalablement, un volet de sensibilisation et d'accompagnement, par l'entremise de trois organismes qui seront sélectionnés parmi les communautés noires antillaise, africaine et anglophone, sera réalisé. Chaque organisme recevra 120 000 $ par an afin d'assurer ce travail.

La Fondation de l'entrepreneurship se chargera par la suite de constituer une cellule de mentors pour les Noirs qui voudraient se lancer en affaires. Ensuite, on contactera des entrepreneurs québécois pour «établir des partenariat d'affaires». Enfin, un fonds d'un million de dollars financé majoritairement par le secteur privé servira au démarrage d'entreprises. Le démarrage reste le noeud gordien des entrepreneurs noirs. Nombre de nouveaux arrivants ont très peu d'historique de crédit ou n'en ont pas du tout. En outre, le ministère du Développement économique note chez certains une absence de connaissance des habitudes de crédit des Québécois, par exemple le fait de payer à des dates régulières.

Encourager les Noirs à mettre sur pied leurs propres entreprises devrait «contribuer à leur bien-être et à la richesse collective» au Québec, a reconnu le ministre Bachand. Avec un taux de chômage de 17 %, contre seulement 8 % chez les Québécois blancs, ces mesures d'appui à l'entrepreneuriat chez les communautés noires devraient faire baisser le taux de chômage, a pour sa part précisé Luc Valiquette, de la Direction des politiques et de l'entrepreneurship du ministère du Développement économique.

Interrogé sur les risques de ghettoïsation, M. Valiquette a reconnu qu'ils existent, disant toutefois qu'«il n'y a pas de recette miracle». Une vingtaine d'entrepreneurs au sein de la Jeune Chambre de commerce canado-haïtienne embauchent majoritairement des Noirs. Sa présidente, Stéphanie Raymond-Bougie, incite d'ailleurs la clientèle de ces fournisseurs de biens et de services à «consommer haïtien».

Une première tentative fédérale-provinciale d'aider les entrepreneurs noirs avait déjà été mise en branle en 1993, avec le Fonds Mathieu da Costa, première personne d'origine africaine à avoir foulé le sol de ce qui allait devenir le Canada, il y a environ 400 ans. Une somme de 1,25 million de dollars avait été allouée à ce programme, mais sa mauvaise gestion avait conduit à sa fermeture. Le ministre Bachand se veut positif malgré cette mauvaise expérience.

L'aide aux entrepreneurs noirs s'inscrit dans la lignée du rapport, publié en avril 2006, du groupe parlementaire de travail sur la pleine participation des Noirs, présidé à l'époque par l'actuelle ministre de l'Immigration, Yolande James. Le rapport montrait du doigt le racisme et la discrimination comme principales barrières à cette participation. »

<lien>

Posté le 3.08.2007 à 10h20 par Anonyme courageux
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