De 80 % à 1/2
vendredi XVIII mai MMVIIUn étudiant sur deux devrait parvenir à la licence, ais-je entendu à l'instant sur France 3, dans son journal national de 19 heures.
Dans l'absolu, un tel voeux est louable. L'élévation du niveau d'étude moyen implique, en théorie, que nos concitoyens à venir seront plus qualifiés qu'à présent.
Pour autant, oublions-nous les fameux 80 % de réussite au Baccalauréat, promis et réalisés par le nivellement par le bas dudit diplôme, diplôme d'enseignement supérieur donnant accès à l'université, diplôme n'attestant néanmoins plus d'un niveau suffisant pour une poursuite d'études à l'université ? Oublions-nous ce dérapage, alors que ce débat sur l'accès à l'université repose en partie sur le constat d'un fort taux d'échec des bacheliers à l'université, taux d'échec que l'on peut estimer causé par ces fameux 80 % de réussite au Baccalauréat imposés par volonté politique ?
N'y a t-il pas une lourde erreur de connaissance et de compréhension de notre population, lorsqu'on décrète que la moitié de sa jeunesse devrait faire des études longues, sans tenir compte de ses potentiels et de ses volontés ? Que fera t-on, pour garantir ce 1/2 de licenciés, quand nous serons confrontés à ceux qui ne veulent pas travailler et à ceux qui n'en ont pas les facultés intellectuelles ? Ont le bac des gens qui ne savent pas écrire une simple dissertation dans un français intelligible ; en sera t-il de même pour la licence ? Quels emplois trouveront ces licenciés - faudra t-il encore développer les filières « professionnalisantes » à l'université (licence professionnelle et autres blagues) parce que, par pédantisme national, on n'aura pas envoyé en BEP ceux qui veulent mettre les mains dans le cambouis ? Combien d'années d'études devront faire ceux qui s'investissent, ont des qualités que la moyenne n'a pas, pour sortir du lot, pour se démarquer, pour être reconnus ?