Un diable dans la glotte ?

« Derrière un ballon de riesling moitié-vide moitié-plein, naviguons d'une digression à l'autre, devisons de l'actualité judiciaire, politique, culturelle ou tout simplement et largement sociale... en tentant d'échapper aux sentiers balisés de la bien-pensance, sans s'interdire de remarquer qu'on peut aussi aisément être le bien-pensant d'un autre. »

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Ailleurs :

Par l'assassinat des nations, la fin de la démocratie ou l'histoire de la construction de l'Union Européenne

dimanche XI mars MMVII

Un Grec ce matin s'est dit que le code de la route allemand ne lui plaît pas. Il annonce : « On pourrait, sous forme d'une mesure simple, décréter une limitation de vitesse uniforme sur les autoroutes en Allemagne. Les limitations de vitesse sont très sensées pour bon nombre de raisons et tout à faire normales dans la majeure partie de l'UE et aux Etats-Unis » (lien, AFP, dimanche 11 mars 2007, 17h56).

Ce grec, c'est le commissaire européen à l'environnement, Stavros Dimas.

L'Europe correspond à 732 380 859 d'habitants (lien). Va t-on consulter ces millions d'habitants pour imposer à 82 millions d'entre-eux de changer leur code de la route (lien), eux qui semblent pourtant très content de leur code ? La loi du nombre va t-elle interdire aux citoyens de régir la polis comme ils l'entendent ? Ou bien l'action d'un grec et quelques lobbys gravitant autour de gugusses surpayés aux alentours de Bruxelles, Luxembourg ou Strasbourg, suffira t-elle ? Après le code de la route, épargnera t-on le code civil et le code pénal ?

Si la démocratie directe ne peut fonctionner qu'à petite échelle, à celle d'une cité ou d'un canton, à l'échelle d'un continent, manifestement, aucun trait démocratique ne semble subsister. On voulait faire une Europe des peuples en amorçant par une Europe économique, une « CEE », disait-on. C'était l'époque de Maastricht. Où en sommes-nous ? Les nations qu'on assassine n'étaient-elles pas les garantes du caractère démocratique de nos sociétés capitalistes ? L'amour national n'était-il pas le seul élément humanisant de nos sociétés, après la disparition des solidarités locales et religieuses ?

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« 17 mars, Comme un voile opaque   

   10 mars, On annonçait pourtant la fin des idéologies »

1. Ne pas s'y fier!

Vous n'allez pas devenir souverainiste à cause de ce Grec, tout de meme ?

Blague à part, je rappelle que meme en batissant une fédération, on peut laisser aux États membres l'exercice d'un nombre important de prérogatives, et notamment celles relevant des règles de circulation.

Le "tout ou rien" n'a jamais fait avancer personne.

Posté le 12.03.2007 à 17h33 par Rubin Sfadj

2.

Je pense que ce Grec témoigne d'une tendance lourde, d'un état d'esprit.

Bien sur qu'en fédérant, dans l'absolu, on peut laisser une forme d'indépendance.

Mais ce n'est pas une évidence, hors cette Europe là fait penser à la Ligue de Délos, à cette exception qu'on ne sait pas bien sur quoi l'hégémon justifie sa position.

Lu dans le Courrier International n°853 (8 au 14 mars 2007) p.14 :« L'Allemagne s'efforce de préserver la loi Volkswagen [votée en 1960] qui exclut toute reprise du constructeur automobile contre la volonté du Land de Basse-Saxe [saisie par la Commission Européenne, la Cour européenne de justice pourrait prochainement invalider cette loi] ».

Qu'est-ce donc que cet hégémon que nul n'a élu en tant que tel qui non seulement légifère sans qu'on sache si cela correspond à la volonté populaire (cas EUCD, cas du brevetage logiciel) et, de plus, se permet à présent d'aller à contresens de la volonté populaire manifestée dans les lois nationales ?

Posté le 17.03.2007 à 12h02 par Marcel Patoulatchi

3.

Autre exemple :

« Meanwhile, European Commission president Jose Manuel Barroso expressed unease with the prospect of a second Dutch constitution referendum talking to Dutch papers ahead of a visit to The Hague later this week.

"Referendums make the process of approval of European treaties much more complicated and less predictable," he said, asking "every member state" considering a referendum to "think twice," according to Het Financieele Dagblad.

Mr Barroso in his previous job as as Portuguese prime minister in 2004 backed a referendum on the EU constitution in his own country - but since then his thinking has changed, he indicated.

"I was in favour of a referendum as a prime minister, but it does make our lives with 27 member states in the EU more difficult. If a referendum had been held on the creation of the European Community or the introduction of the euro, do you think these would have passed?" the commission chief asked according to De Volkskrant. »

<lien>
(06.02.2007 - 12:07 CET, EUOBSERVER / BRUSSELS)

Posté le 18.03.2007 à 15h09 par Marcel Patoulatchi

4.

Autre élément à charge :

« Je ne me suis jamais posé en exemple pour qui que ce soit. L'approche moraliste d'aujourd'hui n'est pas la mienne » a lancé cet heureux possesseur d'un 4x4 allemand émettant jusqu'à 356 grammes de CO2 par kilomètre, alors que l'exécutif européen qu'il préside veut imposer une limite de 120g/km ». Il s'agit aussi de l'inénarable Jose Manuel Barroso.

Posté le 24.03.2007 à 8h30 par Marcel Patoulatchi

5. O tempora o mores

Vous écrivites :"Les nations qu'on assassine n'étaient-elles pas les garantes du caractère démocratique de nos sociétés capitalistes ? L'amour national n'était-il pas le seul élément humanisant de nos sociétés, après la disparition des solidarités locales et religieuses ?"

Et j'avoue que je ne le digère pas.

En ces temps de fibre nationaliste trans-Européenne qui rappelle les sinistres jours où le socialisme était national, stigmatiser les propos machistes (oserais je dire "couillus"? non certainement pas) d'un élément isolé Grec issu des milliers de représentants de nos pays ne me semble pas honnête.

L'Europe, c'est une bonne idée. Les Nations sont un assemblage culturel de régionalismes assemblés par la force de l'histoire et à ce titre, l'Europe est déjà une grande Nation.

Alors pitié, ne ravivez pas les pourfendeurs de l'euro, les passionnés de la grandeur de la France, les Jacobins si prompts à couper court au débat démocratique.

Restez communautaire, courtois, de bonne compagnie : restez girond (in)!

Posté le 5.04.2007 à 9h02 par az
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