Un diable dans la glotte ?

« Derrière un ballon de riesling moitié-vide moitié-plein, naviguons d'une digression à l'autre, devisons de l'actualité judiciaire, politique, culturelle ou tout simplement et largement sociale... en tentant d'échapper aux sentiers balisés de la bien-pensance, sans s'interdire de remarquer qu'on peut aussi aisément être le bien-pensant d'un autre. »

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Mort d'un supporter de football : deux poids, deux mesures / Élections syndicales dans la Police Nationale

dimanche XXVI novembre MMVI

L'extrême-droite dénonce à raison le deux poids deux mesures dans le traitement de la mort du hooligan du Kop de Boulogne du PSG, tué par un fonctionnaire de police manifestement dans le cadre de la légitime défense. Comment nier que « En effet, la même bavure aurait eu lieu dans un "quartier sensible" ou aurait touché un jeune d'origine étrangère, nous aurions eu droit aux larmes de crocodiles habituelles à tous les échelons de l'Etat, à un traitement médiatique ultra complaisant pour la victime, sur la difficulté d'être délinquant en France, sur les rapports difficiles avec les méchants flics racistes du commissariat du coin, sur le manque d'ordinateurs à la MJC du quartier... etc » (lien)

Mais l'extrême-droite elle même pratique ce deux poids deux mesures. « Pour le système, sa vie ne vaut rien... nos vies ne valent rien » ajoute la même source. « Évidement, la violence au Parc des Princes est une réalité. Il est du rôle de la Police de la combattre. Pas de la créer. Tout le monde sait que les supporters sont rarement armés ». Très probablement, en effet, les supporters, les hooligans devrions-nous dire pour plus d'exactitude, sont rarement porteurs de Sig-Sauer SP 2022. Mais on sait aussi comptabiliser les destructions massives (abris-bus, etc) qui se produisent dans les villes où ils passent, n'est-ce pas ? Mais on sait trouver sur internet leurs vidéos d'une grande violence, violence qui n'y est pas dénoncée mais revendiquée.

Les hooligans sont des racailles. Leur vie vaut moins, en effet, que la vie des gens qu'ils mettent en danger : c'est le concept même de la légitime défense que de considérer que la vie d'un agresseur est secondaire par rapport à la vie d'un agressé. C'est très dur de dire cela à propos des racailles de banlieues sans se faire accuser de racisme. C'est facile à dire à propos des hools. L'extrême-droite manifestement ne voudrait qu'une inversion des rôles.

Mes respects au fonctionnaire de police qui a manifestement fait honneur au corps auquel il appartient.

Je ne ferais pas semblant de m'attrister de cette mort, pas plus que je n'ai fait semblant à propos de ceux qui sont allés se tuer dans un transformateur électrique, ou de ceux qui sont allés se tuer dans une voiture considérée comme épave au contrôle technique, en surchage, sans permis et sous l'empire d'un état alcoolique. Je comprend la tristesse des proches, elle est naturelle. Mais très objectivement, ces gens là ont choisi leur mort, c'est heureux qu'ils n'ont emporté personne d'autre avec eux dans leur folie ou bêtise.


Pouvais-je ne pas parler des résultats aux élections syndicales dans la Police Nationale ?

Évidemment, je trouve désagréable de voir que le syndicat majoritaire aujourd'hui dans le corps de maîtrise et d'application est celui qui soutien Ségolène Royal.

Certains n'ont peut-être malheureusement pas pris conscience de leur perception pour cette gauche-là, qui ne leur fait les yeux doux qu'aux moments d'élections lorsque tout va bien. Lorsque la République est à deux-doigts de s'écrouler, qu'on compte 309 blessés parmi les forces de l'ordre, pour le mari de Ségolène Royal, leur rendre hommage est faire preuve de démagogie (lien). Lorsque des mineurs de banlieues à émeutes se tuent à l'occasion d'une opération de police, l'ami de Ségolène Royal, parrain de deux de ses quatre enfants (lien), Jean-Pierre Mignard, tient à tour de bras des propos que je trouve très insultants pour les fonctionnaires impliqués, racontant à qui veut l'entendre (lien) que « la vérité a été étouffée ». Ce même ami, lorsque son client est interpellé à l'occasion de jets de pierre sur des véhicules de police déclare qu'il s'agit de « faits dérisoires ».

Nicolas Sarkozy n'est pas parfait, il est vrai. Trop souvent, son discours ne s'accompagne pas d'actes. Il est anormal de perdre tant de temps avec les questions de sécurité routière, alors qu'il y a plus urgent. Il est anormal de parler de discrimination positive dans la police, appuyant le discours de l'extrême-gauche qui prétend que les problèmes avec les racailles sont dues à la police supposément raciste (police où les syndicats d'extrême-droite ne dépassent pas 6 %... soit bien moins que la moyenne nationale aux élections en général). Il est anormal de se focaliser sur des statistiques d'efficacité trop souvent éloignées des réalités. Il est anormal que des fonctionnaires soient félicités pour le fait de ne pas avoir usé de leur arme de service alors qu'ils se faisaient passer à tabac.

Mais Nicolas Sarkozy, en dépit de certains manques matériel persistants (essence administrative...), c'est aussi, me semble t-il, la modernisation large de l'équipement (disparition du dépassé Manhurin, nouveaux véhicules en version semi-sportive et non plus systématiquement les bouses en version de base de chez Citroen, gilets pare-balle, flash-ball, tazer), la refonte des corps (passage en catégorie B du corps de maîtrise et d'application, en catégorie A du corps de commandement) et un discours qui fait honneur aux fonctionnaires, en les défendant a priori, en portant certaines critiques sur d'autres maillons de la chaîne judiciaire qui sabotent le travail de la police, notamment à propos de certains juges des enfants, ou tout simplement en osant appeller un chat un chat (une racaille une racaille).

Attention donc au mythe de l'herbe verte du pré qu'on n'a pas sous les sabots !

Notons tout de même que les syndicats proches à Nicolas Sarkozy ont en fait progressé, Alliance tout comme Synergie. On ne peut pas parler tout à fait de défaite au sein de la police pour la politique menée par le ministre de l'Intérieur. Concernant le corps de conception et de direction, je ne suis pas convaincu que ces élections marquent un dédain vis à vis du ministre de l'Intérieur, mais plutôt la nécessité d'une forme de diversité : un seul syndicat ultra-majoritaire, voilà qui n'était pas tout à fait sain.

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« 28 novembre, Me Gilbert Collard : Je ne sais rien mais je dirais tout !   

   22 novembre, Dans l'intérêt de l'enfant ? »

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