Un diable dans la glotte ?

« Derrière un ballon de riesling moitié-vide moitié-plein, naviguons d'une digression à l'autre, devisons de l'actualité judiciaire, politique, culturelle ou tout simplement et largement sociale... en tentant d'échapper aux sentiers balisés de la bien-pensance, sans s'interdire de remarquer qu'on peut aussi aisément être le bien-pensant d'un autre. »

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L'exemple espagnol en matière de gestion des flux migratoires

jeudi VII septembre MMVI

Je ne comprend toujours pas comment certains arrivent à geindre à tue-tête « Excepté l'Autriche, peut-être, la France est le seul pays européen qui refuse la régularisation massive. Sarkozy a promis six mille régularisations, certes. Mais ils sont vingt mille sans papiers. Que fait-il des quatorze mille restants ? » (Valérie Lang, lien).

Tout d'abord, il est évident que ce n'est pas le succès d'une idée qui prouve qu'elle est bonne. C'est parfois un indice, c'est parfois un piège. Pour prendre un exemple indéniable, et du coup forcément grossier, on ne peut pas dire que le succès du Nazisme en fasse une pensée politique acceptable.

Mais ce que je ne parviens vraiment pas à saisir, c'est comment des personnes qui se disent si préoccupées par ces questions d'immigration parviennent à parler des exemples européens sans parler de la déconfiture espagnole. On peut lire dans Libération, un canard qu'on ne peut réellement suspecter d'être habituellement hostile aux clandestins, à propos de l'Espagne : « Immigration clandestine : "On est en plein chaos" [... Pour la première fois, le gouvernement Zapatero parle de tolérance zéro à l'égard des milliers d'immigrés africains qui arrivent dans l'archipel des Canaries... Après de telles déferlantes de clandestins, il fallait s'attendre que le discours vire à la fermeté, même si j'y vois davantage un aveu d'impuissance. Le gouvernement a une marge de manoeuvre très faible. Comment empêcher d'innombrables désespérés de risquer leur vie pour rejoindre le prétendu eldorado européen [...] » (lien).

Cela parait noble de vouloir régulariser sans compter. Malheureusement, on doit bien reconnaître que cela n'arrête pas les flux migratoires. Alors en fait de noblesse, même si on se préoccupe sincèrement des clandestins « victimes d'un esclavage contemporain sans nom », dès lors qu'on favorise les régularisations, il y a de fortes chances qu'on ne joue qu'un rôle de pourvoyeur d'esclaves - une nouvelle forme de Traite.

La seule approche de régularisation massive qui n'implique pas de favoriser les esclavagistes contemporains, c'est à l'avenir de régulariser systématiquement tous les clandestins. C'est très noble. Par contre, il paraît peu crédible que la société française puisse en assumer le coût : elle n'assume déjà pas le coût de sa pauvreté actuelle or il ne faudra pas compter sur les employeurs de clandestins actuels pour continuer à embaucher ce même public dès lors qu'il n'aura plus le même intérêt économique pour eux.

Je vous invite, si le sujet vous intéresse, à pousser la réflexion en lisant l'article suivant : lien

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« 10 septembre, « Et tout de suite ! » ou la charité sélective   

    6 septembre, Qui l'eût cru ? »

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