Le succès de maître Vergès
jeudi XXXI août MMVIL'aura de Me Vergès est manifeste : les avocats de Muhittin Altun, jeune auteur d'une l'entrée par effraction dans un transformateur EDF en novembre, pour se soustraire à un contrôle d'identité, aux conséquences tragiques pour ses camarades, prétexte de festivités de novembre en avance sur le calendrier habituel (théoriquement, ça tourne autour de la Saint-Sylvestre), ont bien retenu la leçon, les procès se jouent maintenant hors-audience, dans les médias.
Au procès de leur client soupçonné d'avoir « jeté un pavé sur une voiture de police en mai 2006 » (lien), ce qu'ils considèrent comme « un fait dérisoire » (lien), renvoyé par « la présidente de la 16e chambre du tribunal correctionnel de Bobigny » (lien), ils demandent « que soit actée l'absence des trois témoins policiers cités dans le dossier ». Selon Me Mignard, « le respect vis-à-vis de la justice se situe du côté de Muhittin Altun et pas de l'autre (des policier ndlr) » : sans même connaître les causes de cette absence, il déclare irrespectueux que les agents de la force publique ne se rendent pas au procès de chaque individu qu'ils ont interpellé. « Sur la décision de renvoi de l'audience, il a ajouté : "Le tribunal veut 1H30 pour ce dossier, il considère donc que cette affaire ne va pas de soi" ».
Le procès ne s'est donc pas joué mais Me Mignard tente très clairement d'imposer des conclusions, via les médias, qu'avant que l'audience réelle ne soit ouverte.
Le sens des termes « dérisoire » et « respect » dans la bouche de Me Mignard m'est énigmatique.
À coté de cela, on apprend par la FCPE (association de parents d'élèves) que le classement des établissements scolaires en terme de faits de violence publié par le Point « ne reflète pas la réalité, il donne une vision caricaturale de la situation » (lien). Selon le Snes-FSU (syndicat enseignant) « c'était déjà un progrès que les chefs d'établissements soient sortis de la loi du silence » en signalant les actes de violence au moyen du logiciel Signa. Pour Eric Debarbieux, qui dirige l'Observatoire international sur la violence scolaire, « les chiffres de Signa sont intéressants mais ils ne nous donnent que ce que les chefs d'établissement veulent bien dire ». Publier un tel classement est évidemment une mauvaise idée, le ministère aurait du garder les chiffres recueilli avec Signa : publier ce classement aura pour effet de renforcer le problème de mixité déjà criant dans les établissements scolaires. Dans les établissements les plus mauvais ne resterons que ceux qui n'ont pas le choix, que ceux dont les parents n'en ont cure. Néanmoins, c'est se moquer du monde que de mettre la tête dans le sable comme le fait la FCPE en prétendant ce classement comme caricatural alors qu'il repose sur des signalements qu'on ne peut pas soupçonner d'être abusifs, bien au contraire. C'est une mauvaise idée de publier un tel classement, c'est encore pire de prétendre qu'il repose sur des vues de l'esprit.