Un diable dans la glotte ?

« Derrière un ballon de riesling moitié-vide moitié-plein, naviguons d'une digression à l'autre, devisons de l'actualité judiciaire, politique, culturelle ou tout simplement et largement sociale... en tentant d'échapper aux sentiers balisés de la bien-pensance, sans s'interdire de remarquer qu'on peut aussi aisément être le bien-pensant d'un autre. »

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Le coupable est celui qui provoque ?

jeudi XIII juillet MMVI

« Le coupable est celui qui provoque », voici ce que nous dit Zidane pour assumer son acte de violence (lien).

Cette logique est courante, j'ai régulièrement rencontré des gens pensant qu'une faute faisant suite à une autre n'en est pas une.

Pourtant, dans une société civilisée, une faute en est toujours une à part entière. Ni dans les règles du football, ni dans le Code pénal, il n'est dit qu'un déchaînement de violence n'est pas imputable à son auteur si il fait suite à une autre faute. Pourquoi ? Tout simplement parce que le principe de justice se doit d'exclure celui de vengeance. Si chacun peut se poser en juge, tout en étant partie, d'un tort qui lui a été causé et ensuite faire exécuter la sanction qu'il a décidé, chaque conflit aura toutes les raisons d'enfler systématiquement, chaque acte vengeur en appelant un autre.

La logique que Zidane revendique est d'une grande banalité. Elle n'est pas fondamentalement insensée : il est vrai que lorsqu'une faute induit une autre faute, lorsque la seconde faute n'aurait probablement pas été commise si la première n'avait pas été commise en premier lieu, on peut y voir là une circonstance qui atténue la gravité du geste, puisque le geste n'est pas gratuit. Néanmoins, dans une société civilisée, qui favorise la justice et non la vengeance, cette démarche est tout bonnement inacceptable, puisqu'elle est sans fin. Non, le coupable d'une faute n'est pas celui qui provoque, le coupable est celui qui commet. On ne peut pas justifier ses erreurs par les erreurs des autres. Lorsqu'on dispose du libre-arbitre, on l'assume.

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« 16 juillet, Le parfum d'un acharnement   

   12 juillet, En butte à la colère des victimes »

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« Entre la justice et ma mère, je préfère ma mère »

Posté le 13.07.2006 à 12h39 par Albert Camus
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