Sprint !

Ah, le sport, le sport, ces athlètes réalisant moultes prouesses suscitant l'admiration des foules ! Quoi de plus glorieux qu'un bel effort lorsqu'il s'achève sur un brillant exploit ? Quoi de plus exaltant symboliquement que le recul des limites ?

Ah le « Tour de France » ! Quels sportifs !

Je pourrais parler du dopage. Ce serait céder à la facilité. Oui, ces beaux athlètes sont des toxicomanes, c'est à mes yeux la seule explication plausible lorsqu'on me parle d'individus qui roulent à vélo 180 bornes en 4 heures, à la vitesse de 45 kmh, même après avoir atteint 40°C de fièvre la veille (authentique !).

Je vais donc faire un petit effort de curiosité et parler d'autre chose : de bouteilles en plastique avec lesquelles ils s'abreuvent. On est dans un pays où subitement tous les sac-poubelles sont devenus payants, selon le principe qu'un sac-plastique payé ne sera pas jeté dans la nature. Que font les brillants athlètes lors de la réalisation de leurs prouesses héroïques, surnaturelles ? Ils balancent ! Ils balancent, insouciants, des bouteilles de plastique dans la nature.

Les optimistes penseront que la plupart des détritus seront nettoyés ensuite, après le passage des athlètes. Mais le symbole est là : les sportifs dans l'effort traitent la nature comme une poubelle. La nature doit s'écraser devant leur impérieux devoir de rouler à 45 kmh pendant 4 heures. Peut-on s'étonner que le badaud ensuite jette son mégot à terre, son mégot qui met des années pour se détruire, arguant que de toute façon ce sera, sans doute, nettoyé ?