Un diable dans la glotte ?

« Derrière un ballon de riesling moitié-vide moitié-plein, naviguons d'une digression à l'autre, devisons de l'actualité judiciaire, politique, culturelle ou tout simplement et largement sociale... en tentant d'échapper aux sentiers balisés de la bien-pensance, sans s'interdire de remarquer qu'on peut aussi aisément être le bien-pensant d'un autre. »

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Le chauffagiste est venu t'installer la clim

vendredi XIV avril MMVI

« Nous étions dans nos droits, ils ont osé la matraque et le coup de filet » se décline en « Hier après-midi jeudi 13 avril 06, plusieurs centaines de sans-papiers, étudiants et soutiens occupant de l'ex Service Social d'Aide aux Etrangers [...] ont tenté d'investir pacifiquement l'ex-musée des colonies et futur musée de l'immigration [...] afin de s'exprimer contre le projet de réforme du CESEDA de Nicolas Sarkozy et d'exiger le retrait de la circulaire du 21 février 2006 au sujet des arrestations des sans papiers, la régularisation globale des sans papiers et l'abrogation totale de la loi dite sur l'égalité des chances » (lien).

Saviez-vous vous que c'est désormais un droit « d'investir » un musée ? Quelqu'un pourrait-il me faire parvenir la nouvelle Constitution de la France, le nouveau Code civil et le nouveau Code pénal ? J'ai du rater un bout du film.

A moins que je ne sois en fait que trop niais pour comprendre le sens des mots. Parait-il que « le mot "racaille", qui est très injurieux, résume le mépris guerrier des autorités devant les enfants de l'immigration » (lien).

Moi, comme un idiot, je croyais que ce terme n'était pas une désignation ethnique et visait clairement une forme de délinquance qui ne saurait s'incarner dans l'ensemble d'une population, même si elle y est fortement représentée. J'imaginais même, c'est peu dire, que la version en verlan « caillera » témoignait d'une forme de revendication d'un tel titre de la part de cette délinquance.

Tout ceci doit être trop abstrait pour moi. Ainsi, pour les fins penseurs, anthropologues, branlchercheur au Centre national de la recherche scientifique (CNRS, France) « pour comprendre les comportements apparemment irrationnels des émeutiers, comme brûler les voitures des habitants de leur cité, incendier des écoles, attaquer des autobus, il conviendrait de regarder du côté des processus psychiques qui sont déclenchés par le face à face avec la police : des phénomènes tels que l'humiliation, le soupçon, la peur, la honte, montreraient sans doute comment la disqualification permanente, délibérée, gratuite et parfois sadique, de toute une jeunesse, vient se superposer inutilement à l'inégalité et au séparatisme quotidiens qu'elle subit en raison de ses origines ».

Moi je suis décidément trop terre-à-terre, je dispose du libre-arbitre et j'ai la naïveté de penser que c'est le cas des humains en général, aliénés mis-à-part. Par conséquent, je ne vais pas chercher chez autrui la responsabilité de mes propres bêtises. S'il me venait l'idée lamentable de gratuitement cracher au visage de mon voisin, de déféquer sur ses biens, je n'arriverais à pas raconter que c'est parce que le boucher de la rue Sanzot ne m'a pas donné de carambar gratis parce que, parait-il, il n'aime guère mon apparence, ce sadique.

Tout ce que je peux conclure, ce n'est pas aujourd'hui que je vais me réconcilier avec les sociologues. J'ai décidément du mal à voir cette science comme autre chose que l'incarnation dépravée d'une idéologie dépassée. Car c'est trop souvent la forme qu'elle prend, même si ce n'est pas systématique.

Ça me rappelle qu'il y a quelques années, lorsque j'étais étudiant, nous étions plusieurs historiens à avoir choisi de faire un module de démographie pendant un semestre, donc une science rattachée à la sociologie. L'enseignant-chercheur chargé de ce module était intéressant, raisonné et raisonnable. Il n'a pu s'empêcher de nous dire que pour le même devoir, on en arrivait à une moyenne de 14/20, alors que ses étudiants en sociologie arrivaient avec grande difficulté à la moyenne... Et que cela était déjà le cas lors de semestres précédents, avec d'autres étudiants. De là à affirmer que la sociologie est un repaire de misérables dépourvus de rigueur, présents pour tenter de justifier leurs présupposés idéologiques et non pas pour jouer au grand jeu de la remise en question des a priori, il y a un pas que je ne saurais franchir. L'enseignant-chercheur en question était la démonstration vivante qu'une telle assertion serait erronée. Non, tous ne sont pas ainsi. Mais on dirait qu'il y en a pas mal qui répondent à cette description tout de même.

Et lorsque des sociologues se revendiquent historiens, ça me fait souvent penser à certains chauffagistes qui se lancent dans le froid commercial et industriel sans maîtriser l'électricité et la soudure oxyacétylénique.

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« 17 avril, La carapate   

    9 avril, Mettre de la géométrie dans le droit du travail »

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