Un diable dans la glotte ?

« Derrière un ballon de riesling moitié-vide moitié-plein, naviguons d'une digression à l'autre, devisons de l'actualité judiciaire, politique, culturelle ou tout simplement et largement sociale... en tentant d'échapper aux sentiers balisés de la bien-pensance, sans s'interdire de remarquer qu'on peut aussi aisément être le bien-pensant d'un autre. »

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Mettre de la géométrie dans le droit du travail

dimanche IX avril MMVI

À lien un dénommé Jérôme nous tiens le discours suivant : « Je viens de reprendre une petite PME de 24 personnes et mon premier soucis est de leur assurer un avenir, au plus grand nombre si ce n'est à tous. Si j'embauche et que mes commandes s'écroulent, avec les lois actuelles, nous sommes tous à la rue, moi le premier et plus que les autres. Je n'aurais plus rien, rien. Alors que si l'on pouvait dans ces cas la rapidement débaucher, on pourrait éviter le désastre. Mais ça, les administratifs ne le comprennent pas. Le comprenez-vous ? Avez-vous regardé le plan de trésorerie d'une PME ? »

Tenons ce qui nous est dit pour vrai.

Objectivement, il me semble qu'il y a effectivement une non-adaptation du droit du travail à cette situation, car, sauf erreur de ma part, il n'est pas franchement géométrique. J'ai peut-être tort, je ne connais pas suffisamment le droit du travail. Mais il me semblerait normal qu'une PME dans la situation telle que celle qui est décrite puisse avoir des facilités à débaucher, et si l'on en croît Jérôme, ce n'est pas le cas.

Car on ne peut se planquer derrière des principes humanistes s'ils s'avèrent complètement défaillants à permettre leur propre incarnation. Ça ne nous sert pas de parler de sécurité de l'emploi s'il s'agit de n'offrir que du chômage.

En ce sens, le CPE (lien) et le CNE (lien) ont quelques mérites dans le sens où, si j'ai bien compris, ils insèrent de la géométrie dans le droit du travail, notamment sur les conditions de licenciement. Néanmoins, là où le bat blesse, c'est que la géométrie proposée semble cantonnée à des questions de durée, et non pas des questions de situation économique. Et ceci ouvre la porte à une croissance de la précarité.

Car s'il parait normal d'aider une petite structure en difficulté, au besoin en s'assurant que son avenir ne puisse être obéré par une embauche, il parait inacceptable de permettre à des grosses boîtes qui n'ont pas de difficultés notables de bénéficier de telles facilités, qui sont quasiment une incitation à virer régulièrement ceux qui sont facilement remplaçables.

Pourquoi ne pas mettre en rapport géométrique la situation d'une entreprise et les facilités qui lui sont accordées ?

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« 14 avril, Le chauffagiste est venu t'installer la clim   

    8 avril, Comment nos Droits de l'homme et du citoyen sont bafoués »

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