Un diable dans la glotte ?

« Derrière un ballon de riesling moitié-vide moitié-plein, naviguons d'une digression à l'autre, devisons de l'actualité judiciaire, politique, culturelle ou tout simplement et largement sociale... en tentant d'échapper aux sentiers balisés de la bien-pensance, sans s'interdire de remarquer qu'on peut aussi aisément être le bien-pensant d'un autre. »

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Au fait, quel est le problème ?

dimanche VI novembre MMV

Hier, comme tout le monde, je dissertais d'une manière générale sur l'actualité nationale brûlante.

Aujourd'hui, je vais faire simple. En regardant Arrêt Sur Image (émission d'aujourd'hui), j'ai eu l'impression que l'origine du conflit, la justification des émeutes, ce sont les contradictions entre la version officielle du décès des jeux jeunes et la version des proches des ces derniers.

Jouons à un jeu assez simple : ignorons la version officielle, adoptons la version des proches des victimes. Des jeunes sont, donc, poursuivis par des policiers. Ils choisissent de pénétrer dans un transformateur. Ils n'y sont pas contraint physiquement, personne ne les pousse dedans physiquement. Ils n'y sont pas contraint moralement, personne ne leur promet torture ou mort s'ils n'y rentrent pas. Mais ils y rentrent, de leur propre chef. Et cela semble être une pratique courante : sur les images diffusées par Arrêt Sur Image (que personne ne commettent dans l'émission), on voit une flopée de panneaux dissuasifs, dont certains sont sous forme de tags et visiblement adressés aux jeunes (panneaux dont il est probable que la pose soit antérieure aux troubles). Et ils décèdent.

En quoi les poursuivants sont-ils responsables ? N'est-ce pas une des fonctions de la police d'exercer des contrôles lorsqu'ils y a des soupçons ? N'est-ce pas légitime pour la police de poursuivre un individu refusant de se soumettre au contrôle, et donc refusant de se soumettre à la loi ? Que l'on aime la police ou pas, quelle faute professionnelle les policiers ont-ils commis en poursuivant ? Aucune.

Il y a « une enquête » selon monsieur Schneiderman, toujours dans l'émission Arrêt Sur Image. Oui, il y a une enquête. Mais quelle est son objet ? Quelqu'un le rappelle au cours de l'émission, monsieur Schneiderman déclare, si ma mémoire est bonne, que le sujet n'importe que très peu. Mais si, bien au contraire, cela importe. L'enquête est ouverte pour non-assistance à personne en péril. Cela signifie en l'occurrence que personne n'est à l'heure actuelle soupçonné d'avoir contraint les jeunes à avoir mis leur vie en péril. Et, là encore, dans l'émission, selon certains intervenants, il est normal de présupposer un tort de la part de la police : non, en droit pénal français, nul n'est présumé coupable. Si des policiers ou des pompiers (les deux sont visés) ont commis l'infraction de non-assistance à personne en péril, faisant encourir 5 ans d'emprisonnement et 75 000 euros d'amende, c'est à dire qu'ils se sont « alors qu'ils pouvaient par leur action personnelle ou en provocant un secours, sans risque pour eux ou pour les tiers, porter assistance à des personnes qui se trouvaient en péril, abstenu volontairement de le faire », alors souhaitons que justice se fasse et qu'ils soient condamnés. Mais même s'ils sont coupables, ils ne sont en rien coupable d'homicide.

Il serait bon que ce point soit pris en considération par les médias, que l'on cesse d'entendre le présupposé que l'on puisse accuser qui que ce soit d'homicide. Ce fait est très triste mais, dans tous les cas de figure, peu importe la version à laquelle on se fie, nul n'a tué ces jeunes sinon eux-mêmes.

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«  8 novembre, L'impatience   

    5 novembre, Marche silencieuse (virtuelle) pour les victimes »

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