Hervé Gaymard au Royaume-Uni

La comparaison est sans doute abusive ; mais il est généralement (généralement seulement) amusant d'observer des individus censé être responsables, encore plus que la moyenne du fait de leurs responsabilités professionnelles, pris la main dans le sac à agir de manière parfaitement contradictoire avec leurs fonctions.

Ainsi, le « superintendant en chef Les Owen », chargé des questions de sécurité routière à Londres, qui disait il y a peu « le fait est que la vitesse tue » ("The fact is that speeding kills") ou encore que « pour avoir vu de mes yeux des familles souffrir des blessures graves ou de la mort tragique de ceux qu'elles aiment, je demande fermement à tout les automobilistes de respecter les limites de vitesse » ("Having witnessed first hand the suffering of families whose loved ones have been seriously injured or tragically killed, I would strongly urge all motorists not to speed."), a été attrapé à plus de 130 kmh dans une zone limitée à 60, alors qu'il était apparemment en retard à une réunion (lien).

Il n'était que passager et il n'est pas fait état d'insultes proférées à l'égard des fonctionnaires ayant constaté l'infraction (en bref, un élu français a déjà fait mieux). Mais tout de même, l'affaire aurait facilement pu tourner au tragique et ressembler à l'affaire évoquée par les Dernières Nouvelles d'Alsace vendredi, affaire mettant en scène un jeune CRS de 24 ans, depuis radié de la police nationale, qui, ayant pris le volant sous l'empire d'un état alcoolique au vu et au su de certains de ses collègues, après son service, a grièvement blessé plusieurs personnes. Là, nous sommes sorti du contexte amusant du faites ce que je dis, pas ce que je fais.

Lorsqu'on observe des dérapages, il faut parfois tâcher de prendre en considération l'effet potentiel des dérapages ; pas uniquement leurs conséquences effectives.