Un diable dans la glotte ?

« Derrière un ballon de riesling moitié-vide moitié-plein, naviguons d'une digression à l'autre, devisons de l'actualité judiciaire, politique, culturelle ou tout simplement et largement sociale... en tentant d'échapper aux sentiers balisés de la bien-pensance, sans s'interdire de remarquer qu'on peut aussi aisément être le bien-pensant d'un autre. »

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mercredi XXIV novembre MMIV

L'AFP, ce mercredi 24 novembre 2004 à 12h43, nous annonce que les « transporteurs » (les compagnies de transport par voie routière, donc) vont changer de stratégie : au lieu de manifester leur mécontentement en bloquant la circulation à Paris, ils vont se contenter de le faire dans d'autres villes françaises.

Les transporteurs s'estiment « victimes d'une concurrence européenne accrue aggravée par l'envolée des prix du carburant » et « réclament une mesure d'urgence pour retrouver de la trésorerie et des mesures structurelles fiscales (révision du calcul de la taxe professionnelle, carburant professionnel au taux moyen européen) et sociales (assouplissement de la durée du travail) ».

Une fois de plus, en France, pays aux structures ferroviaires particulièrement développées, on s'inquiète de la survie des transports... routiers. Lorsque certains citoyens se demandent si la France ne devrait pas faire la promotion du ferroutage, limitant les risques d'accidents (moins de circulation en général, moins de circulation en particulier sur les nationales, moins de problèmes de fluidité sur les nationales favorisant des comportements à risques), il est dit que le ferroutage n'est pas économiquement viable - ce qui a de quoi surprendre lorsque l'on parle de transports d'un bout à l'autre de la France (et non pas 50 kilomètres). Mais le transport routier est-il économiquement viable ? Apparemment, ce n'est pas le cas actuellement, si l'on se fie aux déclarations et requêtes des « transporteurs ». Serais-ce économiquement viable de réduire les impôts des transporteurs routiers ? Qui est censé compenser le manque à gagner en résultant : les transporteurs vont-ils payer pour la scolarisation, la santé et la sécurité de leurs employés et leurs familles ou vont-ils laisser à leurs employés ce bonheur ? Et est-ce humainement viable d' « assouplir » la durée du temps de travail que l'on subodore déjà plus que souple, à la fréquence à laquelle on entend aux informations que tel chauffeur de camion impliqué dans un accident mortel manquait de sommeil ?

Le « taux moyen européen » ne fera t-il pas notre perte très prochainement ? Que signifie un « taux moyen » de taxation qui ne prend pas en compte les services publics fournis ? N'est-ce pas finalement cela, la plus vaste blague de notre Europe actuelle, de nous dire que l'on doit harmoniser les dépenses et les taxations des États sans nous dire que cela ne peut se faire sans harmoniser les services fournis par les États ? Ce silence sur la question de l'harmonisation des services fournis n'est-il pas une manière de faire passer l'harmonisation la plus contestable qui soit, l'harmonisation vers le bas, la suppression des services fournis ?

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