Un diable dans la glotte ?

« Derrière un ballon de riesling moitié-vide moitié-plein, naviguons d'une digression à l'autre, devisons de l'actualité judiciaire, politique, culturelle ou tout simplement et largement sociale... en tentant d'échapper aux sentiers balisés de la bien-pensance, sans s'interdire de remarquer qu'on peut aussi aisément être le bien-pensant d'un autre. »

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C'est le début

mercredi X novembre MMIV

Le début, le début de la fin, nous annonce le monsieur à France Culture, aujourd'hui même, à 20h01, c'est la « fin de la redevance ».

La fin de la redevance, c'est la fin d'un service public nous dit-on. Tout ces biaus seigneurs, de gauche ou de droite, allez savoir ma bonne dame, dissertent sur la nécessité de cet impôt qu'est la redevance.

Ils sont inquiets. C'est la fin d'un service public, semblent-ils nous dire. Y compris madame Tasca, dont la loi la plus fameuse consista à taxer tout les CD vierges vendus, en faveur de l'industrie du disque.

Il faut protéger la redevance pour protéger la télé de bonne qualité.

1. France 2, à mon avis, est une chaîne très largement comparable à TF1. Pourquoi suis-je légalement contraint de défendre cette vision de la télévision dont l'aspect « service public » me parait plus que discutable ? Certes, France 2 ne constitue pas l'ensemble des services bénéficiant des rentrées de la redevance. Soit. Mais c'est bien de France 2 que ces biaus messieurs désirent parler lorsqu'il prétendent qu'il s'agit d'un service public utile.

2. Pourquoi est-ce que la redevance est un impôt à valeur fixe, complètement indépendante des revenus des personnes à qui elle s'applique ? On a beau jeu de discuter du « mépris » des Français pour le service public télévisé. Que penser du mépris de ces braves élus, que notre État paye à vie un salaire au moins trois fois plus important que celui de la plupart des citoyens français ? On peut certes disserter sur le mépris, lorsque la redevance n'est qu'une affaire de clopinettes.

3. Ces messieurs disent également que deux euros dépensés en plus dans la redevance constituerait une massive création d'emploi possible dans l'audiovisuel. Qu'est-ce donc que ce calcul d'économiste à la petite semaine ? 2 euros investi l'arme à la gorge dans la redevance, c'est, pour un foyer à faible revenu, deux euros de moins investis dans d'autres produits de consommation, y compris de consommation courante. Or une baisse de la consommation peut tout aussi bien favoriser une baisse de l'emploi.

Comment se fait-il que certains élus arrivent si brillamment, dès lors qu'ils s'expriment hors des réceptions mondaines, à donner la franche impression qu'ils vivent dans un monde à part ?

Voici, ci-dessous, en direct depuis lien, la liste des invités de cette émission. Comme toujours, on note l'absence d'un individu dont on parle tout au long de l'émission : le citoyen français qui subit. Celui qui ne fait pas les lois. Celui qui regarde, écoute et finance l'audiovisuel conçu et décidé par les autres. Comment s'étonner que ce dernier soit prompt à voter pour des partis populistes... Comment ne pas mourir d'envie de profiter du seul moyen honnête pour faire un bras d'honneur à ces messieurs-dames.

Il va sans dire, d'ailleurs, que ce ne sont pas des principes libéraux (au sens économique) qui m'animent.

Dominique Richard, député UMP Patrick Bloche, député PS Jack Ralite, député PC Catherine Tasca, ancien ministre, Sénatrice des Yvelines Frédéric Mitterrand, TV5, Directeur Général délégué en charge de l'antenne et des programmes Jean-Paul Cluzel, Pdg de Radio France Jérôme Clément, directeur d'Arte Arlette Chabot, France 2, directrice générale adjointe de France 2 chargée de l'information René Bonnell, ancien Monsieur Cinéma de Canal Plus, ancien directeur de la stratégie des programmes de France Télévisions, auteur de La 25ème image : une économie de l'audiovisuel (Gallimard) Sophie Deschamps, scénariste et présidente à la SACD de la commission télévision Pierre-André Boutang, réalisateur Pierre Boutron, réalisateur Michel Polac, journaliste Fabienne Servran-Schreiber, productrice de films de cinéma et de télévision Christophe de Ponfilly, réalisateur notamment de Massoud, l'Afghan, prix Albert Londres, directeur de l'agence de presse Interscoop Jean-Xavier de Lestrade, documentariste, auteur notamment d'Un coupable idéal Pierre-Olivier Bardet, directeur d'Idéale Audience Jacqueline Hénard, éditorialiste allemande John Henley, journaliste, correspondant du Guardian Françoise Benhamou, économiste de la culture Martin Winckler, écrivain

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