Un diable dans la glotte ?

« Derrière un ballon de riesling moitié-vide moitié-plein, naviguons d'une digression à l'autre, devisons de l'actualité judiciaire, politique, culturelle ou tout simplement et largement sociale... en tentant d'échapper aux sentiers balisés de la bien-pensance, sans s'interdire de remarquer qu'on peut aussi aisément être le bien-pensant d'un autre. »

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Les prix les plus bas

mercredi XV septembre MMIV

Que peut-on trouver dans les Dernières Nouvelles d'Alsace aujourd'hui ? Sujet inévitable, les délocalisations (au doux diminutif de délocs, tels des allocs inversées) font l'objet d'un long article annonçant poser « quelques questions clés sur le sujet », signé par un certain Antoine Latham.

En fait de question, il est très évident qu'il s'agit avant tout de réponses. Au chapitre « quel impact sur l'économie », on apprend ainsi que les délocalisations « permettent aussi à des entreprises françaises de maintenir leur compétitivité ». Ainsi, pour pouvoir « maintenir un coeur d'activité suffisant sur leur marché domestique », des entreprises françaises délocalisent. La question que l'auteur évite soigneusement de poser est la suivante : pourquoi donc est-il nécessaire de délocaliser pour pouvoir rester compétitif, sinon du fait de l'ouverture de l'Europe à des pays sans taxations des entreprises et organisation sociale comparable ? Pour l'auteur, « ce qui est finalement en cause [est] la capacité de la France à accroître sa productivité », signalant que « le débat sur les 35h [...] n'a pas d'autres origines ». L'auteur suggère t-il que l'enjeu de l'avenir est la faculté que la France pourrait avoir à se calquer sur la législation des pays de l'Est fraîchement entrés dans l'Union Européenne ?

Au chapitre des, ou plutôt de la, « réponse publique » à « apporter », l'auteur, tel un journaliste honnête désirant donner un panorama complet des possibilités existantes, l'auteur n'envisage apparemment que la création de « pôles de compétitivité regroupant des PME », nous rappelant que « les Régions ont été priées de développer des actions dans ce sens », oubliant de préciser que cette prière n'est pas faite pas le Saint Esprit mais par le gouvernement actuel.

La seule réponse publique possible pour l'auteur semble donc être une énième invention aux contours encore peu clairs. A la rigueur, on en comprend qu'il s'agit de donner des avantages fiscaux à un certain nombre d'entreprises : une fois de plus l'État restreint son budget ; ce qui nous coûte notre système social (notre police nationale, notre éducation nationale, nos hopitaux nationaux...), ce qui explique ces multiples prières faites aux régions par un État en voie de démantèlement. Mais bien entendu, on peut compter sur ce si prolixe journaliste pour rappeler les bons mots du sénateur Francis Grignon, d'un parti qu'il n'est nul besoin de citer. Et les bons mots de ce derniers sont les suivants : « délocaliser permet aussi aux consommateurs de bénéficier de prix plus bas ». Une fois encore, le fameux journaliste oublie de poser une question qui coule de source lorsqu'on parle de consommateurs : dans quelles mesures peut-on parler de consommateurs à propos de personnes sans emploi ?

Le seul aspect qui me parait intéressant se trouve être la proposition de l'établissement d'une « TVA de compétitivité », mettant à égalité les produits du territoire national et les biens importés, sans s'appliquer à l'exportation de produits du territoire national. Une telle TVA serait en effet de nature à rendre bien moins intéressantes toutes délocalisations... un grand malheur, en suivant bien la lecture du reste de l'article.

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« 18 septembre, Du lien entre hausse des prix et bénéfices net réalisés par une entreprise publique   

    9 septembre, À l'Est rien de nouveau »

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