Avoir le droit pour soi en zone urbaine sensible : signe de démence ?
dimanche II septembre MMVIIAvoir « déclaré ne pas vouloir embaucher des jeunes de la cité » et être victime « d'incidents [qui] se seraient multipliés avec les bandes qui rackettent les commerçants », est-ce signe de démence ? C'est ce qu'il faudrait croire lorsque le Figaro titre « le commerçant agressé envoyé en psychiatrie », voulant dire par là non pas que le patron du Franprix de Franc-Moisin a été interné mais tout simplement qu'il a fait l'objet d'un « examen psychologique » (lien). Si l'épisode où ce commerçant détaille sa dernière agression en date semble romanesque, enjolivé, il est tout de même curieux qu'on ne s'étonne pas qu'il soit possible dans un État de droit qu'existe des « bandes qui rackettent les commerçants ».
Le sous-titre du même article est à l'avenant : « le patron du Franprix du Franc-Moisin est suspecté de mettre de l'huile sur le feu ». Il y a « des faits que la police ne met pas en doute, même si elle s'étonne qu'il ait eu des altercations partout où il a exercé ». On remarque qu'en « 2005, son précédent magasin du quartier de la Plaine-du-Lys (Seine-et-Marne) avait fini par brûler. Celui de sa compagne a également été incendié à Orly ». Est-ce tout à fait étonnant ou seulement étonnant à moitié d'apprendre qu'un commerçant qui ne négocie pas avec la loi des bandes en soit victime ? Sans aller jusqu'à comparer Abderrahmen M'Hamed au juge Falcone, ces faits peut-être indiquent-ils que ce commerçant met de l'huile sur le feu, mais ils attestent avant tout que les incendiaires sont en masse et actifs.
On apprend aussi que « les fichiers de police révèlent qu'Abderrahmen M'Hamed a fait l'objet d'une procédure pour "abus de biens sociaux et banqueroute" en 1993, puis pour "outrage, violence à agent de la force publique et menaces sous conditions" en 1999 ». On peut se demander l'intérêt d'évoquer des faits qui n'ont pas été jugés, qui sont prescrits depuis longtemps et, surtout, qui sont sans rapport avec les faits présents. Il ne fait guère de doute, à mes yeux, que si le commerçant n'avait pas été d'origine immigrée, on lui prêterait d'autres intentions encore.
En bref, il ne faut pas être timoré pour croire pouvoir impunément commercer légalement sur le territoire de la République des racailles. Il est vrai que c'est presque dément en soi.