Un diable dans la glotte ?

« Derrière un ballon de riesling moitié-vide moitié-plein, naviguons d'une digression à l'autre, devisons de l'actualité judiciaire, politique, culturelle ou tout simplement et largement sociale... en tentant d'échapper aux sentiers balisés de la bien-pensance, sans s'interdire de remarquer qu'on peut aussi aisément être le bien-pensant d'un autre. »

.

Ici :

Ailleurs :

Three strikes and you're out

samedi XVI juin MMVII

Dans son bulletin n° 54, « Resistons ensemble contre les violences policières etc » évoque les peines plancher en évoquant les peines-planchers, vue comme traduction française de la transposition au pénal de la règle de base-ball prévoyant la défaite au troisième coup. Nous est donné l'exemple de « J.D. Williams [qui] a eu 25 ans de prison pour le vol d'une tranche de pizza comme "troisième coup" » et de « K. Weber [ayant lui reçu] 26 ans pour le vol de cookies au chocolat » (lien).

Il y a de quoi s'étonner de la sévérité des peines prononcées pour des faits mineurs, pour un préjudice négligeable. En France, la peine-plancher eut été d'un an (un tiers de la peine encourue pour un vol simple). En France, il est douteux que le parquet eut trouvé opportunes les poursuites, étant patent qu'il n'y aurait pas eu de dépôt de plainte.

Faisons-fi, néanmoins, un instant, de ce qui se serait fait en France.

Qu'est-ce que nous indique de l'état d'esprit de ce J.D. Williams et de ce K. Weber le fait que, sachant qu'ils risquaient la privation de liberté, ils aient décidé de soustraire la chose d'autrui, chose dont la valeur est si négligeable que l'on ne peut imaginer qu'elle ait exercé une attraction irrésistible ?

Deux cas de figure me semblent pouvoir dédouaner ces individus. Le premier cas, s'ils sont indigents, nous pourrions penser que leur acte a été guidé par la nécessité, le besoin de s'alimenter. Second cas, s'ils sont atteints de troubles psychiques ou neuropsychiques, nous pourrions considérer leur acte tout bonnement insensé, le droit n'ayant pas prise sur leur mental.

Mais hors ces deux cas là (cas qui appellent de toute façon à une forme de prise en charge sociale), que penser d'une telle prise de risque, mise en rapport avec le bénéfice escompté ? Ne témoigne t-elle pas d'un état d'esprit asocial, prêt à braver l'interdit social pour une broutille, indifférent aux conséquences possibles, inaccessible à la prévention spéciale ?

.

« 18 juin, Vote nul   

   14 juin, Pas tous, non »

Pseudonyme, nom :

Adresse (url, courriel) :

Titre du commentaire :

Commentaire :

Retour à l'index