La fin de l'histoire signée par le communautarisme
mardi V septembre MMVISe défendant « d'être une police de la pensée » (lien), l'organisation communautariste nommée CRAN, Conseil Représentatif des Associations Noires, c'est-à-dire des associations dont l'adhésion se base sur un critère racial, déclare désormais l'histoire comme interdite.
Il est en effet interdit de stipuler qu'une colonisation puisse correspondre à une « mise en valeur, exploitation des pays devenus colonies ». Jacques Chirac, grande référence en histoire, « lui-même a estimé que le trouble suscité était légitime » à propos de La colonisation. La colonisation... française opérée entre l'Empire, et la Vème République.
Le CRAN déclare que le « le Petit Robert [...] doit retirer le dictionnaire », au nom d'une définition qui assurément est tout à fait valide pour de nombreuses colonisations. Le CRAN ira t-il demander à ce que l'on rase Marseille, ou en tout cas qu'on taise le sens de l'expression « cité phocéenne ? ». Le CRAN ira t-il jusqu'à exiger que l'on renomme la Normandie, nom là pour rappeler l'infamie commise par la couronne de France qui offrit une région à coloniser aux turbulents hommes du Nord, région où les vikings-colons s'adaptèrent si bien que de pilleurs de lieux saints ils en devirent preux bâtisseurs ? Car la colonisation n'a pas été inventée par la France. La colonisation est une longue aventure humaine, polymorphe.
Polymorphes, les colonisations furent parfois pacifiques, parfois violentes ; parfois religieuses, parfois économiques ; parfois durables, parfois temporaires ; parfois planifiées et coordonnées, parfois anarchiques. On ne saurait dire qu'elles furent toutes positives. On ne saurait dire qu'elles furent toutes négatives. On ne saurait dire de la plupart d'entre elles qu'elles furent exclusivement positive ou exclusivement négative.
Mais le CRAN, au nom du fait qu'il y a eu un débat public sur les limites de la Loi, qui, contrairement à une mauvaise habitude prise avec la loi portant sur le négationnisme de 1991, ne devrait pas s'imposer à la science, à l'histoire, décide maintenant de mettre à l'index tout propos qui aurait le culot de ne pas être négatif, ou exclusivement négatif, à propos de la colonisation. Du refus de permettre à la Loi de brider le savoir, le CRAN conclu que c'est aux organisations communautaristes de prendre les rennes et d'interdire toute suggestion non-conforme à sa vulgate absolument simpliste, transformant l'histoire en un western des plus niais.
Car il faut vraiment faire preuve d'ignorance ou de malhonnêteté pour prétendre que la colonisation française ne fut que négative, qu'elle ne fut pas « mise en valeur, exploitation des pays devenus colonies ». On peut contester de nombreux aspects de sa forme, on peut même contester son principe ; mais on ne peut dire que les colons ne cherchaient pas à mettre en valeur, exploiter, les pays devenus colonies.
Le président du CRAN conclu sur le fait qu' « on a besoin, comme le demande le président de la République, de nous rassembler devant notre histoire, pour que tous ensemble nous puissions vivre ensemble dans ce pays ». Pour ma part, je dirais que je n'ai pas longuement étudié l'histoire pour accepter que dans mon pays, non pas ce pays quelconque mais mon pays auquel je tiens, des organisations, dont l'adhésion repose sur critère racial, c'est à dire un critère absolument incompatible avec les fondements de notre Nation, puisse imposer « la mise en place d'un groupe de travail qui puisse donner des définitions » approuvées par le comité à destination des dictionnaires.
Non, nous ne nous rassemblerons pas. Nous n'avons manifestement rien en commun.