Un diable dans la glotte ?

« Derrière un ballon de riesling moitié-vide moitié-plein, naviguons d'une digression à l'autre, devisons de l'actualité judiciaire, politique, culturelle ou tout simplement et largement sociale... en tentant d'échapper aux sentiers balisés de la bien-pensance, sans s'interdire de remarquer qu'on peut aussi aisément être le bien-pensant d'un autre. »

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Le journal Libération opposé à la présomption d'innocence et favorable à un recours systématique à la détention provisoire ?

vendredi XXIV mars MMVI

Dès fois, on repère un gugusse et on a du mal à ne pas tomber dessus encore et encore. On dirait que c'est le cas de Schneidermann concernant Le Meur (lien). Moi, c'est Olivier Bertrand de Libération que je ne parviens pas à esquiver.

Le 16 mars, je lui reprochais une attitude d'hostilité de principe envers la police. Le 18 mars, je lui reprochais l'incohérence de ses propos en rapport avec son article précédent. Aujourd'hui, je découvre un nouvel article de sa plume qui me semble être un appel à une plus grand recours à la détention provisoire, emprunt de contestation du principe de présomption d'innocence.

Son article traite, une fois de plus, d'une agression suspectée d'être motivée par une idéologie raciste (lien).

L'article s'introduit par « À Lyon, quatre crânes rasés qui ont passé à tabac deux Arabes restent libres jusqu'au procès » et se conclue par « en attendant [le procès], les quatre auteurs présumés se retrouvent tous libres, et sans contrôle judiciaire. Dans les couloirs du palais, leurs copains promettaient de fêter cette victoire provisoire à la bière ».

Comment interprétez-vous ce propos ? A mes yeux, l'information selon Olivier Bertrand est le fait que ces individus restent en liberté. Le journaliste présente cela comme une « victoire » de la part de ceux qu'il désigne comme « auteur présumé », expression qui bafoue en long et en large l'idée de présomption d'innocence (qui implique qu'on ne présume personne auteur d'un fait ; on suspecte, c'est tout).

Ce que je conclue, c'est qu'à Libération, on est sans doute là, comme tout le monde quand il s'agit de parler de l'affaire d'Outreau, à réclamer une Justice plus respectueuse des mis en cause, du principe de présomption d'innocence, n'usant de la détention provisoire qu'exceptionnellement... mais seulement après la bataille. Avant la bataille, chez Libération, on est encore là à parler d'individus « présumés » coupables et à s'étonner que la détention provisoire ne soit pas systématique.

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« 25 mars, Pour ces fonctionnaires   

   23 mars, Escapade en territoire hostile »

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