Un diable dans la glotte ?

« Derrière un ballon de riesling moitié-vide moitié-plein, naviguons d'une digression à l'autre, devisons de l'actualité judiciaire, politique, culturelle ou tout simplement et largement sociale... en tentant d'échapper aux sentiers balisés de la bien-pensance, sans s'interdire de remarquer qu'on peut aussi aisément être le bien-pensant d'un autre. »

.

Ici :

Ailleurs :

Philosophie d'entreprise

jeudi XII janvier MMVI

Que penser de la décision des Prud'homme concernant « Perline », la collaboratrice de l'émission Arrêt Sur Image (ASI), estimant son licenciement pour faute grave abusif ? (Je viens 7 mois après la bataille, il est vrai)

Sur le site de ladite Perline, on dispose de la « Copie exécutoire du jugement » (mai 2005) : lien

Perline fut licenciée pour avoir censuré des messages faisant état de ses activités passées au sein du Réseau Voltaire. Le 30 août 2003, « elle indiquait que les messages concernant son appartenance au réseau voltaire seraient supprimés la première fois, les intervenants étant supprimés ensuite et qu'il serait dommage que le forum soit entièrement supprimé » (p. 3).

Pour plusieurs aspects administratifs (contrat de travail etc), ASI était en tort, en situation d'irrégularité qui évidemment se devait d'être considérée comme à l'avantage de la plaignante. Je ne m'étendrais pas sur ces points qui ne m'intéressent pas.

L'aspect qui attire mon attention, c'est la remarque suivante : « un employeur ne peut pas exiger d'un salarié d'accepter sans réagir d'être mis en cause publiquement au motif de son engagement personnel et non pas de sa prestation de travail au prétexte que le fondement de l'émission serait la transparence [...] Le fait qu'un salarié d'adhérer pas à l'intégralité de la "philosophie" de l'entreprise qui l'emploie ne peut pas constituer une faute dès lors qu'il accomplit correctement le travail qui lui est confié » (p. 7).

Dans quelle mesure peut-on considérer que le fait d'agir à contresens de la philosophie de sa fonction est un travail « accomplit correctement » ? Comment peut-on rendre jugement par le biais d'une tournure de phrase aussi équivoque que « ne peut pas exiger [...] d'accepter sans réagir d'être mis en cause » ? Certes, dans l'absolu, un employeur ne peut pas exiger d'un salarié qu'il ne réagisse pas à une attaque personnelle ; mais pourquoi ne pourrait-il pas exiger que cette réaction ne se fasse pas par une instrumentalisation de l'outil de travail qu'il confie à l'employé ? Dans quelle mesure peut-on trouver légitime qu'un individu exploite sa fonction dès lors qu'il est attaqué personnellement ?

Par exemple, va t-on donner raison à un policier plaçant quelqu'un abusivement en garde à vue au prétexte qu'il aurait été mis en cause personnellement pour des raisons sans lien avec sa fonction ? Non, bien sur, car on estimera qu'il n'a pas « accomplit correctement le travail qui lui est confié » en faisant un détournement de procédure, car la loi est précise. Et le fondement de cette loi, c'est bien entendu la « philosophie de l'entreprise » qui emploie le policier, en l'occurrence la justice (le placement en garde à vue étant du domaine du judiciaire).

Pourquoi en serait-il autrement pour un forum ?

Blague à part, je dirais en terme d'expérience personnelle que le forum déci sest mal famé et immodéré. La modératrice actuelle participe allégrement à l'immodération ambiante, en qualifiant politiquement les messages postés par les uns et les autres, en faisant copain-copain avec certains, en participant aux discussions. Rien de bien ragoûtant selon mes critères très personnels.

.

« 17 janvier, L'émetteur ou l'émissaire ? + De la peine encourue à la peine maximale   

   11 janvier, Mon royaume pour un baveux »

Pseudonyme, nom :

Adresse (url, courriel) :

Titre du commentaire :

Commentaire :

Retour à l'index