Un diable dans la glotte ?

« Derrière un ballon de riesling moitié-vide moitié-plein, naviguons d'une digression à l'autre, devisons de l'actualité judiciaire, politique, culturelle ou tout simplement et largement sociale... en tentant d'échapper aux sentiers balisés de la bien-pensance, sans s'interdire de remarquer qu'on peut aussi aisément être le bien-pensant d'un autre. »

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Justice sans justice

mercredi XXV mai MMV

C'est ce que prêchent de nombreuses organisations (LCR, MRAP... mais aussi FCPE) lorsqu'il est question de juger les lycéens accusés de divers comportements pénalement répréhensibles, de « violences sur agents de la force publique » et « dégradations de biens publics en réunion ».

Je ne vous ferais pas l'affront de signaler que lorsqu'on expose une thèse en dernier, dans un article, on la place dans en position de force. Ainsi, le Nouvel Observateur croit bon, en digne observateur, de conclure son article en disant que « C'est vrai qu'il y a eu des dégradations et des débordements", a admis Samuel Morville. Mais les lycéens ont agi sous le coup de la "panique" face aux charges des forces de l'ordre, a-t-il estimé, accusant une nouvelle fois le gouvernement d'avoir choisi la répression plutôt que le dialogue. ». On peut s'étonner que cet observateur n'ait pas cru nécessaire de confronter cette source.

Je ne serais pas tout à fait honnête si je disais que cela m'étonne de la part de ce journal. Je souris en lisant qu'il est question de juger des lycéens « en comparution immédiate » pour des faits datant du mois de mars (rappelons, pour la petite histoire, que la comparution immédiate est une procédure qui permet de juger immédiatement le délinquant arrêté en état de flagrant délit encourant une peine comprise entre 1 et 7 ans d'emprisonnement, soit l'auteur d'une infraction punie d'une peine comprise entre 2 et 7 ans d'emprisonnement, si le procureur de la République estime que l'affaire est en état d'être jugée. Le prévenu est retenu jusqu'à sa comparution immédiate qui doit avoir lieu, en principe, le jour même).

Mais, blague à part, que pensez-vous du « collectif de soutien aux lycéens, qui [...] réclame "l'abandon des poursuites" ». Pensez-vous que le procureur de la République doive agir en fonction de revendications de « groupes de soutien » et non pas uniquement lorsque l'auteur des faits n'a pas être identifié, lorsque les éléments constitutifs d'une infraction ne sont pas réunis ou en présence de cause d'extinction de l'action publique ? Ou bien s'agit de demander au garde des Sceaux de donner des instructions tendant au classement de cette affaire, en dépit de la pratique de plusieurs garde des Sceaux consécutifs ?

Est-ce l'exemple présidentiel qui donne l'impression que notre Justice puisse être un bourreau, un outil de machination qui rendrait possible des « procès politique » ? Il est vrai que donner des immunités donne une image défavorable de notre système judiciaire, puisque cela sous-entend qu'il existe de légitimes inégalités faces à la Loi, inégalités si importantes qu'il ne s'agit pas de donner un droit précis dans le cadre de l'exercice d'une fonction aux motifs précis.

N'avez-vous pas l'impression de lire un tract de la LCR lorsque vous entendez parler de « procès politique » ? N'avez-vous pas l'impression que ces joyeux drilles seraient de grands ennemis de la Justice s'ils étaient au pouvoir, à vouloir décider avant procès de la culpabilité ou de l'innocence des individus, à vouloir entre eux décider de circonstances qui seraient atténuantes ?

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« 29 mai, Grand public et genre politique   

   17 mai, Car elle est bonne »

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