L'immortalité d'un pontifex maximus

Même mort, il me fatigue encore. Jean-Paul est bel et bien immortel, aussi païen que cela puisse paraître. Du moins, il est immortel pour le moment.

Comme si sa mort était une surprise, les media glosent à n'en plus finir sur une disparition qui ne s'est que trop faite attendre.

Chose amusante, si l'on regarde des sondages à ce sujet, tel celui d'expression publique lien , on apprend que pour 56 % des participants, Jean-Paul II restera comme un des plus grands Papes de l'Histoire, courageux de l'avis de 64 %, plus de 50 % ayant une vision de sa personne positive.

Rien de tout ceci n'est amusant, pensez-vous ? C'est ensuite que cela devient drôle : à la question « diriez-vous que Jean-Paul II a eu sur vous-même une influence », la réponse « nulle » recueille une écrasante majorité. Et sur toutes les questions d'avenir (interdiction du mariage des prêtres, refus de l'ordination des femmes comme prêtres, interdiction des sacrements aux divorcés remariés, condamnation de l'avortement, condamnation de l'euthanasie, appel à la chasteté comme moyen de lutte contre le Sida, condamnation de l'homosexualité, condamnation des relations sexuelles avant le mariage), les participants expriment dans des proportions épatantes (au minimum 62 % des participants) une volonté allant à contresens de tous les propos du pontife défunt.

Le pape immobile dans sa papamobile, voici tout ce que j'en pense. Et je ne dirais rien sur ses grandes déclarations hypocrites sur la manque de partage des richesses, hypocrite car venant d'un individu baignant dans un luxe effarant. Et je ne dirais rien non plus de ses nombreuses autres actions dont j'aimerais être certain que le sens profond m'échappe, entre la canonisation de membres de l'Opus Deï franquistes notoires ou les relents anti-sémites qui ressortent de ses recours à l'épître aux Romains...

Il me fatigue, éternellement à l'écran. Ils me fatiguent, ces veaux en manque de dorure.