Un diable dans la glotte ?

« Derrière un ballon de riesling moitié-vide moitié-plein, naviguons d'une digression à l'autre, devisons de l'actualité judiciaire, politique, culturelle ou tout simplement et largement sociale... en tentant d'échapper aux sentiers balisés de la bien-pensance, sans s'interdire de remarquer qu'on peut aussi aisément être le bien-pensant d'un autre. »

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Terminator, gouverneur de Californie

samedi XVIII février MMVI

« Le gouverneur de Californie Arnold Schwarzenegger a refusé sa grâce vendredi à Michael Morales, condamné à mort pour le meurtre d'une adolescente de 17 ans, en 1981. Il a évoqué notamment l'acte "cruel" de cet homme. "Il n'existe pas de preuve démontrant que le verdict du jury n'est pas approprié dans cette affaire. Tous les jugements rendus en appel ont confirmé ce verdict. Les déclarations de Morales, qui affirme être devenu un autre homme, n'excusent pas le meurtre cruel et le viol" de la jeune femme, explique-t-il dans un communiqué. » (source ATS, 18 février 2006)

Décidément, Arnold passionne les foules ! Quoi d'étonnant dans le fait qu'un gouvernement ne s'oppose pas à l'application des lois de son pays, en particulier aux peines décidées par ses tribunaux ?

De fait, si la population de son État n'est pas désireuse d'abolir la peine de mort, même si ça nous fait bizarre vu d'ici, il n'est pas heureux de prendre le Gouverneur comme le responsable et la cause du problème, peu importe ce qu'on peut penser de lui.

Changeons de sujet. Hier, Libération nous gratifiait un article (lien) comparant Eichmann et Burgaud. On y lit que « On voit bien que le problème dépasse la singularité des époques, des drames et des individus en cause. La défense et l'attitude de Burgaud pendant son "procès médiatique" révèle cette question sulfureuse, scandaleuse pour nos sociétés : celle de l'obéissance. Du légitimisme. Du légalisme. De la soumission à une hiérarchie. A une procédure. A des pouvoirs en place. La "vie de bourreau", en quelque sorte. ». L'aspect à côté duquel passe complètement l'article, aspect pourtant essentiel, est qu'Eichmann fut un parfait exécutant pour la mission qui lui fut confiée, c'est-à-dire participer à l'organisation administrative du génocide nazi. On peut ne peut absolument pas en dire autant de Burgaud. Et là est toute l'astuce. On peut accuser Eichmann « d'obéissance » à sa hiérarchie, le régime nazi, alors que Burgaud ne manifesta pas l'obéissance à la loi pénale, qui est son supérieur hiérarchique (et non pas le Parquet ni le Gouvernement - pas au « pouvoir en place »). Peut-on parler de « légalisme » et d'obéissance à la procédure lorsque tout indique qu'on oublie deux principes légaux et procéduraux majeurs de son activité : le doute bénéficie au mis en examen, l'instruction est à charge et à décharge. Je ne pense pas. Mais je ne suis pas surpris de lire des théories aussi abruties dans Libération.

(PS : Je ne commente même pas l'emploi étonnant du terme « légitimisme », le terme légistimiste ayant pourtant un sens historique précis sans rapport avec le sujet du jour)

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« 21 février, Vive la flexibilité   

   14 février, EDF pour l'économie de frais d'électricité »

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