Un diable dans la glotte ?

« Derrière un ballon de riesling moitié-vide moitié-plein, naviguons d'une digression à l'autre, devisons de l'actualité judiciaire, politique, culturelle ou tout simplement et largement sociale... en tentant d'échapper aux sentiers balisés de la bien-pensance, sans s'interdire de remarquer qu'on peut aussi aisément être le bien-pensant d'un autre. »

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Une peine alternative à l'emprisonnement

lundi XXX avril MMVII

Il est parfois judicieux d'opter pour des peines alternatives à l'emprisonnement. On sait que l'emprisonnement et la réclusion criminelle faillissent souvent à recadrer socialement un individu afin qu'il ne réitère plus. C'est particulièrement vrai concernant les auteurs d'infractions à caractère sexuel.

Aux auteurs de dégradations, d'actes anti-sociaux, on propose souvent la réalisation de travaux d'intérêts généraux (TIG) en alternative à l'emprisonnement. Cela se fait avec l'accord de l'intéressé, notre droit moderne ayant banni le concept de travail forcé. Souvent, les intéressés agréent à cette peine préférable à l'emprisonnement. D'autres, plus malins, comme Samuel Morville, ce lycéen qui s'exprime en crachant sur autrui (lien), refusent les TIG, se doutant qu'il est évidemment plus facile d'être sévère en donnant des TIG qu'en condamnant à l'emprisonnement, choix à double-tranchant.

Que n'envisage t-on pas la castration pour les auteurs d'infractions à caractère sexuel ? Nicolas Sarkozy « juge "inacceptables et inexcusables" les viols dont ont été victimes deux policières à Bobigny en l'espace de trois semaines Â» (lien). Aucun viol n'est acceptable ou excusable. Pourquoi laisser en liberté des individus suffisement dérangés pour nuire à autrui de la sorte ? En voilà une alternative à la réclusion criminelle : la castration, chimique ou mécanique.

En attendant, rappellons que « n'est pas pénalement responsable la personne qui, devant une atteinte injustifiée envers elle-même ou autrui, accomplit, dans le même temps, un acte commandé par la nécessité de la légitime défense d'elle-même ou d'autrui, sauf s'il y a disproportion entre les moyens de défense employés et la gravité de l'atteinte Â» (122-5 du CP, lien). Cela n'exclu pas l'homicide.

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«  3 mai, Identité, nationalité : le point de vue de la 17e chambre du tribunal correctionnel de Paris   

   29 avril, En accord avec François Bayrou Â»

1. Légitime défense ?

Au sujet de votre dernier paragraphe je vous rappelle l'affaire de ce couple de commerçants, à Nogent-sur-Marne je crois, qui avaient été attaqués au petit matin, à leur domicile, par trois individus détenteurs d'armes à feu. Ils avaient été battus et volés. Le mari a réussi cependant à prendre de force l'arme à l'un des deux assaillants, ces derniers s'enfuiaient quand le commerçant à fait feu.
Il a immédiatement été placé en détention provisoire...
Que ce ne soit à proprement parler pas de la légitime défense, je veux bien, mais pkoi ne pas prendre en compte la frayeur des victimes ?

La justice est moins tatillone sur le terme de légitime défense quand un policier, qui vient d'ailleurs d'être condamné pour une autre affaire* et qui n'a pas été suspendu !!, fait feu sur un groupe de supporters certes probablement surexités, en tue un à bout portant, en blesse gravement un autre, alors qu'il a avoué : ne voir qu'une masse sombre autour de lui, ayant perdu ses lunettes de vue dans la bousculade... Verdict : légitime défense votre honneur !

* Il avait, alors qu'il était déjà policier, dérobé la carte bleue de son beau père, et avait retiré frauduleusement 15.000 €... quand s abelle mère s'est adressée à lui, en sa qualité de policier, pour enquêter, il s'est précipité au commissariat et a expliqué à ses collègues qu'il était victime de dealers qui l'avaient séquestré et violé !!, qu'il avait obtenu sa libération contre la promesse de les payer.
Or après enquête il s'est avéré que le sieur avait, avec son frère, escroqué des dealers (!!) et que ceux-ci lui avaient enjoint de rembourser le montant de l'escroquerie...
Verdict : 5 mois avec sursis, et aucune mise à pied, monsieur reste policier.

Posté le 2.05.2007 à 13h16 par Justine

2.

Le placement en détention provisoire dans l'affaire de Nogent-sur-Marne avait fait scandale. On ne peut juger de règles générales sur la base d'exemples critiqués pour leur nature extraordinaire.

Pour répondre néanmoins à votre question, bien entendu, la légitime défense s'estime en fonction des éléments connus par l'individu dont les actes sont légitimés. L'atteinte envers soi au autrui doit paraître réelle et imminente à cet individu.

Quand à la frayeur, il ne s'agit pas d'une condition de défense légitime mais d'un trouble psychique ou neuropsychique, voire à la rigueur d'une forme de contrainte interne insurmontable. La frayeur peut sans doute exonérer en partie la responsabilité pénale d'un individu agissant sous son influence, mais il ne s'agit plus d'un cas d'acte commandé par la légitime défense.

Quant à l'affaire Granomort, je n'en connais que ce qu'en a dit la presse. Et à ce qui en a été dit, le danger me semblait tout à fait réel, imminent et inévitable, la réponse concomitante, nécessaire et proportionnée - ceci indépendemment de la personnalité et des actes passés du mis en cause.

Posté le 2.05.2007 à 18h35 par Marcel Patoulatchi

3.

Je ne connais de l'affaire Granomort que ce qui en a filtré dans la presse, et j'avais bien noté qu'il avait délcaré avoir perdu ses lunettes dans la foule et avoir vu une masse sombre s'approcher de lui, puis il a fait feu.

Je ne comprends pas que cela puisse passer pour de la légitime défense alors qu'un reflexe de peur de la part de victimes qui sont agressées, dans leur domicile, à l'arme à feu, n'est pas considéré comme tel.

A vrai dire je pense que l'affaire Granomort tient au fait que le sieur soit noir (antillais) et le prétendu agressé (qui n'a pas vécu la même scène et qui a halluciné en découvrant ceci sur son écran de télévision le lendemain -et oui, ilé tait sagement rentré chez lui) supporter de l'équipe d'Israël.
L'affaire des commerçants de Nogent me semble, quant à elle, tout à fait révélatrice de l'état d'esprit actuel, à savoir que la police et la justice "tapent" sur ceux qui -à priori- les respectent encore et laissent repartir ceux qui leur crachent dessus...


Posté le 2.05.2007 à 20h56 par Justine
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