Un diable dans la glotte ?

« Derrière un ballon de riesling moitié-vide moitié-plein, naviguons d'une digression à l'autre, devisons de l'actualité judiciaire, politique, culturelle ou tout simplement et largement sociale... en tentant d'échapper aux sentiers balisés de la bien-pensance, sans s'interdire de remarquer qu'on peut aussi aisément être le bien-pensant d'un autre. »

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Le compagnon républicain de sécurité Jamel Boussetta voulait passer la police au kärcher

dimanche VIII avril MMVII

En voyant ce Jamel Boussetta (lien) demander au Commissaire divisionnaire retraité Charles Pellegrini, ancien chef de l'OCRB, acteur de l'arrestation de Jacques Mesrine, « mais vous êtes qui ? », m'est immédiatement venu à l'idée que cet individu rentré dans la Police nationale pour « enquêter » a une conception du respect très particulière.

Pour « devenir flic pour enquêter sur la police nationale [...], il a accepté tous les sacrifices : obtenir son BAC avec mention, réussir le concours de la police, perdre 27 kilos en quelques mois et obtenir d'excellentes notes à l'école de police, malgré les brimades de ses chefs », nous dit son éditeur (lien). Cette présentation en dit long sur la rigueur de la boutique. Disons d'emblée que l'obtention du baccalauréat n'est obligatoire pour les gardiens de la paix que depuis 2006 : ayant fait « 3 années d'enquête », Jamel Boussetta n'a aucunement été contraint de passer ce diplôme. Disons ensuite que la scolarité des policiers fait qu'un élève « brimé » par ses supérieurs ne pourrait avoir une « excellente » notation, étant entendu que l'évaluation de facultés à exercer un métier de terrain comprend de nombreuses données subjectives et pourrait ainsi facilement être détournée.

Se déclarant « révoqué de la police nationale pour n'avoir pas respecté mon devoir de réserve », il dit que « en ce qui concerne mon livre, je suis très fier de l'avoir fait; d'ailleurs, nous sommes trois policiers sur le marché à avoir écrit un livre. Pourtant, on ne se connaissait pas. Juste pour vous dire que c'est une première en France que des fonctionnaires osent s'attaquer à leur institution » (lien). Autant le devoir de réserve ne doit pas servir de voile opaque interdisant tout débat (lien), autant il parait inacceptable que le port de l'uniforme et la qualité de policier serve à donner une large audience et un crédit indu à l'expression de points de vue immodérés consternants.

Ainsi, lorsqu'on lui demande « Êtes-vous toujours soumis à des quotas de "résultats" », il répond « OUIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIII C'est la politique de mon cher et tendre patron (Nicolas Sarkozy) qui depuis son arrivée au pouvoir est rentré dans le personnage de Picsou. Ses chiffres l'obsèdent donc c'est vrai que beaucoup de fonctionnaires réagissent (chiffres) pour bien se faire voir par la hiérarchie qui constamment nous pousse afin d'avoir un résultat. Plus il y a d'interpellés, de PV, etc., pour le fonctionnaire, mieux ça ira dans le meilleur des mondes ». Une telle réponse correspond à ce qui justifie l'exigence du devoir de réserve, se prémunir : de jugements de valeur puérils et personnels contre des élus de la République (le fonctionnaire n'est pas mandaté pour juger des résultats des élections) ; de considérations manichéennes à l'endroit de certains choix gouvernementaux (gouvernement qui a toute légitimité pour les faire).

Lorsqu'il lui est demandé s'il « insinue que les agents de la Police Nationale inventent des délits pour faire du chiffre ?  », il répond « Oui, concernant les outrages et rébellions qui sont retenus à l'encontre des citoyens histoire de faire du chiffre. Je rajouterai que des PV bidons sont établis toujours pour faire du chiffre. En gros, si un automobiliste passe au feu orange, on va lui dire volontairement que le feu était rouge, c'est ce que j'ai déjà constaté ». L'exemple est génial, il donne une idée du talent policier de Jamel Boussetta qui fait fi de l'article R412-31 du Code de la route qui stipule que « tout conducteur doit marquer l'arrêt devant un feu de signalisation jaune fixe, sauf dans le cas où, lors de l'allumage dudit feu, le conducteur ne peut plus arrêter son véhicule dans des conditions de sécurité suffisantes » (lien).

Celui qui demande à un ancien de l'OCRB d'expliquer ce qu'il peut bien connaître de la police déclare aussi « Ce fut une très grande erreur de l'avoir supprimée [la police de proximité] car depuis sa suppression, nous sommes passés d'une politique de prévention à une politique de répression. Je ne comprends même pas pourquoi, du jour au lendemain, monsieur Sarkozy a supprimé cette police de proximité qui était proche du peuple. J'espère que le prochain ministre de l'intérieur remttra en place cette police que nous attendons tous », détaillant sa maigre connaissance du passé de cette police de proximité (qui ne se résumait dans certains cas qu'à des bureaux presque toujours fermés), s'autoproclamant porte-parole d'on ne sait qui (« nous attendons tous »). Il nous annonce aussi que « Alliance n'est plus majoritaire, c'est vous dire que beaucoup de policiers ne se retrouvent pas dans la politique qu'a instaurée Monsieur Sarkozy, à savoir cette culture du chiffre et cette police de répression, c'est pour cela que bon nombre de mes collègues ont voté l'UNSA, le syndicat de gauche », ignorant sans doute qu'aux dernières élections, UNSA Police a en fait baissé en nombre de voix alors qu'Alliance Police Nationale a progressé, UNSA Police n'étant devenu majoritaire que grâce à sa fusion avec le SNPT aussi en baisse.

Irrespectueux, sans réserve, mal-informé, bourré de certitudes hors de propos... Jamel Boussetta voulait nettoyer la police. Sa révocation peut être considérée comme un premier coup de plumeau.

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« 10 avril, La foire du Nord à la gare du Trône   

    7 avril, Soumis à la question »

1. Bravo Jamel

Je suis content de voir enfin un CRS témoigner des excés et du racisme latent présent dans la police de la république !

Aujourd'hui la police est en grande partie dépassée, elle manque de professionnalisme et d'éthique. ce n'est plus la police d'avant. Il y a certains CRS qui ne s'engagent juste pour assouvir un racisme profond, une réelle frustration...c'est malheureux !

Ce jeune est en danger car comme je connais la police, il ne va pas s'en sortir comme çà, en plus il est magrébin...ce n'est plus du "Auschwitz" qu'il va subir mais bien du "l'enfer".

Bref, heureusement d'autres flics témoignent aussi du mal-être de la police et de ses excès.

J'espère que les médias ouvriront les yeux et surtout la police des polices !!!

"Respect, professionalisme et honnetété !", la potion magique d'un excellent flic, ce qui devient assez rare !





Posté le 17.07.2007 à 7h35 par Commissaire Fournier

2.

« Commissaire » Fournier,

Que vous vaut cette brillante connaissance de la police nationale française depuis votre connexion internet... au Canada, à Laval ?

Avez-vous la moindre preuve à l'appui des accusations graves que vous dispensez dans vos généralités ?

Posté le 17.07.2007 à 12h35 par Anonyme courageux

3.

La vérité vous dérange à ce point ?
Tant mieux.
Il est temps de faire un sacré ménage dans la police, et c'est parce que je la respecte que je dis ça.
Les barbares n'y ont pas leur place.

Posté le 2.09.2010 à 9h57 par poisonsocial

4. ras le bol

ta un sacree courage jamel fini le temp des oppresseurs passe la main au opprimer

Posté le 10.09.2010 à 2h20 par liberta
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