Un diable dans la glotte ?

« Derrière un ballon de riesling moitié-vide moitié-plein, naviguons d'une digression à l'autre, devisons de l'actualité judiciaire, politique, culturelle ou tout simplement et largement sociale... en tentant d'échapper aux sentiers balisés de la bien-pensance, sans s'interdire de remarquer qu'on peut aussi aisément être le bien-pensant d'un autre. »

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À « la droite judiciaire » ou tout simplement contre la « politique hémiplégique » ?

lundi XII juin MMVI

J'ai appris en lisant lien que je suis apparemment dans le courant de la droite judiciaire, tout en me sentant pourtant de gauche.

Monsieur Bilger détaillait que selon lui, « pour la gauche, [la réalité ] est l'intolérable qui vient altérer, voire bouleverser la pureté abstraite des idées. Le réel est un trouble-idéologie et à ce titre il serait si bien de pouvoir le cantonner dans une sphère où il n'aurait rigoureusement aucune incidence sur la construction d'une politique en matière de sécurité et de justice ». Selon moi, le déni de réalité à gauche n'est pas une fatalité, c'est le fait de ceux qui « fondent leur projet social sur une analyse non-renouvelée de fond en comble de la société, et essayent de gommer tous les éléments de réalité qui invalident l'idéologie. C'est différent du fait de croire en une idéologie au début du XXème, il ne s'agit pas d'un simple manque de lucidité sur l'avenir, il s'agit plutôt d'une veulerie intellectuelle ».

Mais voilà que Jean-Pierre Mignard, avocat dont j'ai déjà parlé (lien) tiens à tout prix à me prouver qu'il est peu plausible que la gauche se départisse de sa veulerie. En effet, il dit « ne rien concéder à la délinquance n'est possible que si l'on fracasse la pauvreté. Six millions de personnes dans les cités, soit 10% de la population française. Être socialiste, c'est régler cela ou alors mieux vaut aller se coucher » (lien). Bref, pour lui, la lutte contre la délinquance n'est possible que lorsque la pauvreté n'existera plus, du tout, c'est à dire lorsque nous serons dans une situation que l'humanité n'a jamais connu, aussi loin que les sources nous permettent d'en juger, et qu'absolument aucun indicateur ne permet de penser qu'elle puisse se concrétiser. Pour Jean-Pierre Mignard, on peut dire en reprenant les termes de monsieur Bilger, que « le réel est un trouble-idéologie », et que les Jean-Pierre Mignard assurément nous « condamnent à une politique hémiplégique ».

Mignard insiste dans l'absurde simpliste : « la parole éteint la violence », proclame t-il. Qu'en penser, lorsqu'on sait que ce monsieur était déjà en 1984 proche du pouvoir, ami de François Hollande (lien) à qu'il offrira une place dans son cabinet d'avocat ? Pourquoi l'actualité est-elle ce qu'elle est, sinon tout simplement parce le fait que son analyse politique confine à l'impotence ? La gauche a t-elle un avenir entre les mains de tels individus ? Comment pourrais-je me résigner à voter pour des gens comme cela ?

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« 13 juin, La bonne intention de madame Guigou   

   10 juin, Contradiction entre parole et faits »

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