Un diable dans la glotte ?

« Derrière un ballon de riesling moitié-vide moitié-plein, naviguons d'une digression à l'autre, devisons de l'actualité judiciaire, politique, culturelle ou tout simplement et largement sociale... en tentant d'échapper aux sentiers balisés de la bien-pensance, sans s'interdire de remarquer qu'on peut aussi aisément être le bien-pensant d'un autre. »

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Clearstream : faut-il changer de crêmerie ?

mardi XVI mai MMVI

Quelque chose doit m'échapper car je ne parviens absolument pas à m'intéresser à ladite affaire Clearsteam. Je ne vois pas bien l'enjeu, la gravité de l'affaire. Tout ceci me semble bien confus, pour un « flux limpide ».

Si je comprend bien, un individu (ou un groupe d'individus) a tenté de manipuler des services judiciaires en faisant des dénonciations calomnieuses. On peut, sans prendre de risques, affirmer que n'est pas la première fois que cela arrive et que ce ne sera pas la dernière fois. Il y aurait de quoi se scandaliser si cela avait débouché sur des procès et des condamnations hasardeuses. Mais ce n'est pas le cas. Alors ? Serait-ce l'éventuelle coloration politicienne qui devrait susciter un intérêt pour le sujet ? Doit-on s'intéresser à ces colorations qui sont à la politique ce que le Babybel® est au fromage ?

D'ailleurs, à propos, saviez vous que c'est la même firme, le Groupe Bel, qui produit les non-fromages La vache qui rit®, Babybel®, Kiri®, Apéricube® et Leerdammer® ? Leur slogan est « une autre idée du Fromage » (lien) ; je ne saurais leur donner tort, eux et moi avons assurément une « autre idée du Fromage », des idées particulièrement incompatibles.

Ce sont des comiques, chez Bel. Par exemple, selon eux, « Zeletava®, bien qu'étant la marque leader sur le marché des fromages fondus, demandait un véritable soutien marketing, inexistant jusqu'alors », nous dit Christine Louppe, « chef de produit en République Tchèque » (lien). C'est sans doute que ce qu'on apprend à « l'EPSCI : Ecole de commerce Internationale du groupe ESSEC », puisque c'est de là que nous vient Louppe, à nous faire croire qu'un « produit leader » sur un marché nécessite un « soutien marketing », comme s'il était chancelant. Mieux, « il a fallu tout d'abord, créer l'identité de marque Zeletava® », c'est-à-dire donner une identité à un produit phare qui pourtant n'en aurait pas encore. Et en terme d'identité, « désormais il ne faut plus mettre en place une marque mais il faut faire vivre des marques merveilleuses pleines de valeurs pour les consommateurs tchèques comme pour les consommateurs du monde entier », des marques « merveilleuses pleines de valeurs », non, sans rire ! J'ai l'impression d'entendre ce cher vendeur de nems et autres mets asiatiques à la sauvette déclarer : « c'est bon ça, toi prendre, toi manger merveilleuses valeurs, ça bon, plein de bonnes valeurs pour consommateur ».

Qu'on ne se méprenne pas, je n'ai rien contre ce groupe, même si ses produits me semblent aussi attrayants que l'affaire Clearstream, c'est juste pour moi un amusement sans fin que de lire la prose commerço-marketo-publicitaire.

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« 17 mai, La faute d'imprudence peut-elle marquer la fin du libre arbitre ? / D'inspiration britannique   

   15 mai, De l'utilité des barreaux »

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