Un diable dans la glotte ?

« Derrière un ballon de riesling moitié-vide moitié-plein, naviguons d'une digression à l'autre, devisons de l'actualité judiciaire, politique, culturelle ou tout simplement et largement sociale... en tentant d'échapper aux sentiers balisés de la bien-pensance, sans s'interdire de remarquer qu'on peut aussi aisément être le bien-pensant d'un autre. »

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Pour ces fonctionnaires, bis

mardi XXVIII mars MMVI

Le Monde nous apprend que « lors d'une conférence de presse organisée vendredi au siège de SUD-PTT en présence de la soeur de Cyril Ferez, leur avocat, Me William Bourdon, a réclamé l'ouverture d'une information judiciaire. Tout en notant qu'"il reste des zones d'ombre" dans le déroulé précis de la soirée du 18 mars, Me Bourdon a livré, sur la base d'une "convergence d'indices", cette version des faits : "Cyril Ferez, qui était isolé et portait un badge SUD visible, ne pouvait être considéré comme une personne menaçante. (...) Si son alcoolisme explique peut-être sa conduite irrationnelle, cet état, d'évidence, n'en faisait pas une source de danger (...). Il a fait l'objet d'une véritable raclée, d'un passage à tabac pendant un temps important par une quinzaine de CRS." » (lien).

Le même article nous apprend qu'en fait, les causes du décès de Cyril Ferez sont à chercher dans l'hôpital, où il fut admis pour un saignement de nez, parfaitement conscient bien qu'imbibé d'alcool.

Le 23 mars, lorsque le ministre de l'Intérieur déclarait « Une double enquête a été engagée, à la fois administrative et judiciaire. Cette double enquête permettra à chacun de connaître toute la vérité. Nous la devons à Cyril Ferez et à ses proches, nous la devons à son syndicat, nous la devons au pays tout entier. Rien ne sera caché" », je demandais si « cette vérité, n'est-elle pas aussi principalement due aux mis en cause » (lien) ?

S'il se confirme que les troubles ayant causé la mort de Ferez sont bien parvenus à l'hôpital, j'ose espérer qu'une action publique sera mise en mouvement à l'encontre de cet avocat, Me Bourdon, qui aura, de fait, donné dans la diffamation publique, à la manière d'un George Frêche (lien).

Quand rappelera t-on aux avocats que le droit les concerne aussi, qu'ils ne peuvent diffamer et déclarer coupable, méconnaître le principe de présomption d'innocence ?

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« 29 mars, À la Gaymard   

   27 mars, Au détour de Thèbes, quand Antigone trinquait avec Créon »

1. On le leur dira...

... le jour ou ce sera vrai.

A l'inverse d'un citoyen non avocat, l'avocat joue un rôle dans l'institution judiciaire qui consiste précisément (sommairement) à prêcher pour une vérité et non à trouver la vérité.

Il eut été intéressant de prendre cette dimension de la fonction en compte.

Cela n'empêche, par ailleurs, que l'exercice soit enserré dans des limites (notamment la diffamation) dont on observe qu'elle ne sont que rarement dépassées.

Posté le 8.04.2006 à 19h00 par ...

2.

Je ne pense pas que l'on puisse dire que l'on prêche vérité en matière pénale, mais seulement en matière théologique.

Un avocat n'est pas là pour faire se manifester la vérité mais pour défendre un individu, éventuellement en contribuant à la manifestation de la vérité si celle-ci sert la défense dudit individu.

Vous dites que les limites des droits de la défense, notamment la diffamation, ne sont que rarement dépassées. J'argue le contraire, au besoin avec cet exemple où Me Bourdon tiens des propos qui sont de la même nature que ceux pour lesquels monsieur Frêche est poursuivi.

Et si les droits de la défense permettent à une avocat de donner dans une telle diffamation, alors je serais inévitablement favorable à une durcissement législatif sur ce point.

Posté le 8.04.2006 à 20h06 par Marcel Patoulatchi
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