Un diable dans la glotte ?

« Derrière un ballon de riesling moitié-vide moitié-plein, naviguons d'une digression à l'autre, devisons de l'actualité judiciaire, politique, culturelle ou tout simplement et largement sociale... en tentant d'échapper aux sentiers balisés de la bien-pensance, sans s'interdire de remarquer qu'on peut aussi aisément être le bien-pensant d'un autre. »

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Quelles ambitions s'affronteront en 2007 ?

samedi XII novembre MMV

Le discours actuel de certains représentants de la Gauche est d'accuser la Droite d'avoir plus ou moins supprimé la police de proximité.

Lors de son précédent passage à l'Intérieur, Nicolas Sarkozy avait en effet découragé les initiatives de cette nature, en disant par exemple que le rôle des policiers n'est pas d'organiser des matchs de foot.

Que la suppression de la police de proximité participe aux troubles actuels, éloignant un peu plus la police des jeunes, c'est fort probable.

Toutefois, l'idée de police de proximité, qui, de fait, n'est pas véritablement cohérente avec le rôle de la police (qui est de faire respecter les lois de la République, de traduire devant la Justice ceux qui ne les respectent pas - l'organisation d'évènements sportifs n'entre ni dans le cadre de la mission de police judiciaire, ni dans le cadre de la mission de police administrative), est plutôt une rustine qu'une véritable solution de fond. Et on ne peut être certain que le fait que deux trois policiers fassent ami-ami avec des jeunes aurait pour autant empêché le conflit actuel. Améliorer les relations entre représentants de la force publique et citoyens est une chose sympathique, souhaitable ; mais c'est sans doute se voiler la face que de croire que c'est là autre chose qu'un des multiples symptômes d'un problème de fond bien plus grave. Par ailleurs, il reste à déterminer si un service public doit plaire au citoyen pour la qualité du service rendu ou pour des à-coté. Mais, en matière de sécurité publique, le conflit actuel révèle surtout qu'il est impossible à la force publique de maintenir l'ordre dans certaines zones urbaines sans recourir à des lois d'exceptions.

Il en va de même à propos des associations dont la Droite a coupé les subventions, avec la différence notable toutefois que ces associations n'ont pas de rôle théorique autre que celui qu'elles se donnent. Coluche disait qu'il n'était pas heureux de l'existence des Resto du Coeur. Il n'a pas fini d'être malheureux.

Le discours actuel de la Gauche, c'est de revendiquer avoir appliqué une politique de rustines pendant des années. Le discours actuel de la Droite est de reconnaître les rustines de la Gauche nécessaires, tout en poursuivant la promotion du racisme d'État nommé « discrimination positive », renommé « action positive » pour mieux dissimuler son esprit fondamental de discrimination sociale et ethnique.

En bref, il s'agit de se féliciter de son inaction ou bien de sa contribution à la croissance du racisme sous toutes ses formes en France.

À coté de cela, personne apparemment ne se pose de questions sur la mixité. Personne, apparemment, ne propose de grands projets immobiliers qui consisteraient à créer des logements pavillonnaires éparpillés partout en France, et de ne laisser des grands ensembles HLM qu'un bâtiment ou deux. Ceci non seulement récréerait de la mixité, ce qui ne manquerait pas d'avoir une influence positive sur l'école si souvent affectée par les problèmes d'urbanisme, mais, de plus, bénéficierait à tous, car la majorité des Français, riches ou pauvres, sont affectés par les coûts démentiels des logements, lié à une pénurie.

Plus de mixité dans l'habitat impliquerait plus de mixité partout. Il deviendrait courant d'avoir tout type de personnes partout, les tensions ethniques perdrait naturellement prise.

Un tel projet coûterait cher. C'est vrai. Mais de toute façon, qu'on le veuille ou non, il faudra faire du BTP, on y échappera pas. L'avenir est au BTP. Il reste à savoir si on va faire maintenant du BTP locatif ou demain du BTP pénitentiaire.

Par ailleurs, de tels grands projets ne pourraient avoir qu'une influence positive sur l'emploi en France. Le plein emploi des Trente Glorieuses, les grands chantiers d'Hoover, montrent bien que c'est en étant ambitieux que l'on apporte des solutions.

Mais l'ambition, sauf l'ambition personnelle, ne caractérise pas la plupart des élus ou de ceux qui veulent l'être. Aucun parti à l'heure actuelle ne propose un tel programme.

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« 15 novembre, Des réformes qui n'en sont pas   

    8 novembre, L'impatience »

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